S-1996-02-1996_OVF

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L’ASSOCIATION MEDICALE MONDIALE. INC ASOCIACION MEDICA MUNDIAL, INC
THE WORLD MEDICAL ASSOCIATION. INC.
B. P. 63 • 01212 FERNEY·VOLTAIRE Cedex, France
28, avenue des Alpes· 01210 FERNEY·VOLTAIRE, France
Telephone: 0450407575
Fax: 04 50 40 59 37
Octobre 1996
Cable Address:
WOMEOAS, Ferney-Voltaire
10.140
Original: anglais
DECLARATION DE L’ASSOCIATION MEDICALE MONDIALE
SUR
LA VIOLENCE DANS LA FAMILLE
Adoptee par la 48e Assernblee generale
Somerset West (Republique d’Afrique du SUd), Octobre 1996
PREAMBULE
• ……-.. ,••.–…….. III’ .!__I _ • a __ ..J:_I#Oto.
L’Association Medicale Mondiale, fortement preoccupee par la violence en tant que
problema de sante publique, rappelle I’adoption des Declaration de l’Association
Medicate Mondiale de Hong Kong sur les personnes agees (10.25) et Declaration de
t’Associetion Medicale Mondiale sur les mauvais traitements et fa negligence envers
les enfants (17.W), et exhorte les associations rnedlcales nationales aintensifier et
deployer leurs efforts face au problema de la violence dans la famille.
Le terme de violence dans la famille est utilise pour designer les mauvais traitements
physiques et/ou psychologiques infliges par une relation intime de la victime.  »
englobe la violence conjugale (parfois connue sous Ie nom de conjoints, de maris et
de femmes battues). les mauvais traitements, I’abandon et la violence sexuelle sur
des enfants, les mauvais traitements des personnes agees et un grand nombre
d’agressions sexuelles.la violence dans la famille est presents dans tous les pays
du monde et ne connait pas de barrieres sexuelles, raciales, ethniques, religieuses
et socio-economiques. Bien que differemment definie dune culture it l’autre, 1a
violence dans la famille represents, en vertu du nombre de deces, de ssvlces et de
traumatismes dont elle est la cause, un proolerne majeur de sante pUblique. Pour
beaucoup de victimes, las prejudices corporels ou psychologiques peuvent signifier
une incapacite chronique ou permanente. La violence dans 1a famille est Iiee a
I’augmentation des risques de depression, d’anxlete, d’abus des drogues, et de
comportement prejudiclable contre sol-rnerne, y compris Ie suicide. Souvent, les
victirnes de mauvais traitements commettent elles-memes par la suite des actes de
violence au sont entralnees dans des relations de violence. Bien que ee document
traite essentiellement de la protection de la victime, les besoins de celui qui commet
des aetes de violence ne devraient pas etre negliges. .
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II est de plus en plus necessaire d’aborder la reflexlon et les mesures pratiques
contre la violence de faxon globale plutot que de se concentrer sur un type particulier
de victime ou de systeme (legal. medical. etc..). Dans de nombreuses families,
lorsque I’un des conjoints. par exernple, est maltralte, iI est fort possible que les
enfants et/ou les personnes agees Ie soient egalement, souvent par une seule et
meme personne. Par allleurs, iI existe de solides preuves que les enfants, victimes
de mauvais traitements ou temoins de violences aI’egard d’un autre membre de la
famille, presentent de plus grands risques de revivre plus tard, aI’adolescence ou it
I’age adulte, une situation dans laquelle ils seront de nouveau les victimes ou les
auteurs de mauvais traitements. Enfin. I’analyse de donnees plus recentes fait
apparaitre que les victimes de violence dans la famllle, du moins dans certaines
cultures, peuvent ega/ement commettre des violences aI’encontre des relations non
intimes. Cela veut dire que ta violence dans la famille pourra non seulement avoir
des repercussions sur Ie developpement de la violence au niveau de la famille. mais
aussi au niveau plus large de la societe.
Bien que les causes de la violence dans la famille soient complexes, on en connait
certains facteurs. On citera notamment la pauvrete, Ie chomaqe et autres formes de
stress exoqene, un comportement d’acceptation de la violence pour resoudre les
contllts, l’abus des drogues. I’abus d’alcool, la rigidite des roles masculin et feminin,
Ie manque d’autorite parentale, I’ambigu’ite des roles dans la famille, Ie manque de
reaiisme des attentes forrnulees par les membres de la famille, les conflits entre les
membres de famille, la realite ou la vlrtuallte de la vulnerabllite physique ou
psychologique des victimes par les auteurs de la violence, leur recherche du pouvoir
et du controls d’autrui, et I’isolation sociale de la famille.
Les medeclns ont un role important ajouer dans la prevention et Ie traitement de la
violence dans la famille. Naturellement, ils traiteront les prejudices, les maladies et
problemas psychiatriques des victimes de mauvais traitements. Mais aussl, dans Ie
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cadre de la relation therapeutlque medecin!patient, ils peuvent aider la victime aleur
confier qu’elle est ou qu’elle a ete victime de mauvais traitements. lis doivent
regufierement se renseigner sur d’eventuelles violences. notamment lorsqu’lls se
trouvent en presence de syrnptomes cliniques qui peuvent etre associes a de
mauvais traitements. lis peuvent aider les patients atrouver les moyens d’assurer
leur securlte et d’avoir l’acces aux ressources de la communaute qui leur apporteront
la protection et/ou I’intervention necessalre. lis peuvent informer les parents de
l’evolutlon et des effets prejudlclables de la violence dans la famille, de la facon de
maitriser Ie stress, des differentes posslblhtes de traitement de la sante mentale et, a
titre preventlt, des comportements qu’i1s doivent adopter. Entin, les medeclns, en leur
quallte de citoyens, de notables de la cornmunaute, et de specialistes, peuvent
prendre part a des actlvltes locales et nationales dont Ie but est de diminuer la
violence dans la famille.
RECOMMANDATIONS
1. L’AMM recommande que les ANM adoptent les principes directeurs suivants:
a) les medeclns devraient recevoir une formation approprlee aux aspects
rnedicaux, sociologiques, psychologiques et preventlfs de toutes les formes de
violence dans la famille. Cette formation comprendra notamment une formation
medlcale generale de base, un enseignement specialise pendant I’internat et
une formation medicaie continue sur la violence dans la famille. Cette formation
abordera Ie role que joue Ie sexe, Ie pouvoir et d’autres elements de la
dynamique familiale dans la presence de la violence au sein de la famille.
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b) les rnedeclns devront savoir faire un historique approprle des mauvais
traitements presents ou passes en tenant compte de la sensibilite culturelle de
leur patient.
c) les rnedeclns devraient toujours examiner et preter attention a la
presence de signes revelateurs de mauvais traitements presents ou passes,
dans Ie cadre d’un deplstaqe general ou en reaction a des constatations
c1iniques symptomatiques.
d) les rnedecms devraient etre incites amettre adisposition des fiches, des
brochures, des videos et autres materiels educatifs dans les salles de reception
et services d’urgence afin d’offrir aux patients une information generale en
matiere de violence dans la famille et de leur faire connaitre les secours et
services dont Us peuvent disposer localement.
e) les rnedeclns devraient avoir connaissance des services sociaux,
communautaires et autres pouvant aider les victimes de la violence. lis
devraient les utiliser et y envoyer leurs patients en cas de besoin.
f) les rnedeclns devraient etre tres attentifs au besoin de maintenir Ie
secret medical dans certains cas de violence dans la famille et prendre
connaissance du dossier ainsi que de toute prescription en matiere de
signalement.
g) les medecins devraient etre encourages a prendre part aux activites
communautaires dont I’objectif est de reduire I’importance et I’impact de la
violence dans la famille.
h) les rnedeclns devraient etre incites as’abstenir de porter des jUQements
sur les personnes en situation de violence familiale, de fa~n aaccrottre leur
;..,-Flr ‘ 0 …..,..0 ol,nr6c nQC vjrtimp.~ des survivants at des auteurs. 11 faudrait Dar
sur les personnes en snua Ion ae vlolenCelarTlll1cllt::, ut:: lcaYJ1I CI CI~IUlll’W ,6…,
influence aupres des victimes, des survivants et des auteurs. 11 faudrait par
exemple juger I’attitude et non la personne.
2. Les associations medicales nationales devraient encourager et faciliter la
coordination des efforts employes dans la lutte contre la violence dans la
famille, entre les composantes du systame de soins de sante, les systernes de
justice criminelle, les organes charges de veiller a rappllcatlon des lois, les
tribunaux pour enfants et les instances concernees par les problernes familiaux,
et les organisations d’aide aux victimes. Elles devraient aussi soutenir la prise
de conscience par I’opinion publique ainsi que les efforts d’educatlon
communautaire.
3. Les associations medicates nationales devraient encourager et faciliter la
recherche afin de comprendre la prevalence, les facteurs de risques et les
consequences de la violence, et une prestation de soins optimale pour les
victimes de la violence.
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