Prise de Position de l’AMM sur la Pollution sonore


Adoptée à la 44e Assemblée Médicale Mondiale, Marbella, Espagne, Septembre 1992,
Amendée par la 58e Assemblée Générale, Copenhague, Danemark, Octobre 2007
et réaffirmée avec une révision mineure par la 207e session du Conseil de l’AMM, Chicago, Etats-Unis, Octobre 2017

PRÉAMBULE

Compte tenu de la sensibilisation accrue aux questions environnementales et des connaissances acquises sur l’impact du bruit sur la santé, le mental, les performances et le bien-être, il est de plus en plus reconnu que la pollution sonore est une menace grave sur la santé publique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) décrit le bruit comme étant la principale nuisance environnementale des pays industrialisés.

Le bruit affecte les individus de diverses manières. Il perturbe les capacités auditives, le système neuro-végétatif, le mental, la communication orale, le sommeil et les performances. Le bruit étant un facteur de stress, l’organisme face au bruit consomme plus d’énergie et s’épuise davantage. C’est pourquoi on soupçonne le bruit de créer un terrain propice aux maladies en partie induites par le stress comme les maladies cardio-vasculaires, avec des manifestations telles que l’hypertension, l’infarctus du myocarde, l’angine de poitrine ou même l’apoplexie.

Sur le plan psychologique, les effets sont dramatiques. Le stress causé par la pollution sonore est un souci majeur, non seulement dans les pays industrialisés, mais aussi de plus en plus dans les pays en développement. Du fait de l’augmentation massive et continuelle de la circulation, à la fois sur les routes et dans les airs, le stress lié à la pollution sonore est en constante augmentation, dans sa durée et dans son étendue.

De même, la pollution sonore sur le lieu de travail produit de plus en plus de troubles de l’audition d’origine professionnelle.

Les troubles auditifs provoqués par le bruit associé aux loisirs sont de plus en plus préoccupants. La source sonore la plus fréquente dans ces moments de loisir provient de la musique. L’oreille y est soumise par divers dispositifs audio et dans de multiples endroits (lecteurs de musique portables, systèmes stéréo, discothèques, concerts). La plupart des individus sous-estiment ou nient même consciemment les dégâts potentiels sur l’audition. La question majeure (ou aspect) réside dans le fait de sensibiliser les groupes à haut risque — généralement les jeunes. Les législateurs sont donc invités à intervenir et à limiter les dégâts potentiels en introduisant des réducteurs sonores sur les appareils de playback, en légiférant sur le volume sonore maximum autorisé lors des spectacles ou en interdisant les jouets d’un niveau sonore excessif.

Fidèle à son implication dans le domaine médico-social, l’Association médicale mondiale publie une prise de position sur la pollution sonore avec pour objectif de contribuer à la lutte contre le bruit environnemental par une information plus complète et par une plus grande sensibilisation.

RECOMMANDATIONS

L’Association médicale mondiale appelle les associations médicales nationales à :

  1. Informer la population, notamment les personnes dont l’environnement est bruyant ainsi que les politiques et les décideurs des dangers de la pollution sonore ;
  2. Demander aux ministres des Transports et aux urbanistes de mettre au point des concepts à même de contrecarrer le niveau croissant de la pollution sonore dans l’environnement ;
  3. Demander des dispositions légales pour lutter contre la pollution sonore dans l’environnement ;
  4. Soutenir la mise en place de plans antibruit et contrôler l’efficacité des mesures de réduction du bruit ;
  5. Informer les jeunes des risques associés à l’écoute de musique à plein volume comme celle émanant des lecteurs de musique portables, des casques stéréo, des systèmes audio dans les voitures, des concerts de rock et des discothèques ;
  6. Inviter les instances éducatives à informer les élèves dès les premières années d’école de l’impact du bruit sur les individus, de la manière de pallier le stress dû au bruit dans l’environnement, du rôle de chacun en tant qu’acteur de la pollution sonore et des risques associés à l’écoute de musique à plein volume ;
  7. Informer sur les troubles de l’audition d’origine professionnelle que l’on observe dans le secteur privé et qui résultent du fait de travailler avec de l’outillage électrique ou d’utiliser des véhicules à moteur trop bruyants ;
  8. Mettre l’accent auprès des personnes exposées à des niveaux sonores excessifs sur leur lieu de travail de l’importance de se protéger contre les bruits irréductibles ;
  9. Inciter les personnes responsables de la santé et de la sécurité au travail à prendre de nouvelles mesures pour réduire les émissions sonores et exiger la fourniture d’équipements de protection dans les environnements de travail à haut risque afin d’assurer la protection sanitaire des employés sur leur lieu de travail.
Prise de position
Environnement, Perte auditive, Pollution sonore, Prevention, Prevention

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