D-2011-04-2015_OVF

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Manuel des Politiques de l’AMM
World Medical Association  D-2011-04-2015
DÉCLARATION D’OSLO DE L’AMM
SUR
LES DETERMINANTS SOCIAUX DE LA SANTE
Adoptée par la 62ème Assemblée générale de l’AMM, Montevideo, Octobre 2011
et le titre (Prise de Position à Déclaration) changé par la 66e
Assemblée générale de
l’AMM, Moscou, Russie, Octobre 2015
Les déterminants sociaux de la santé sont : les conditions de naissance, de croissance, de
vie, de travail et d’âge ainsi que l’impact de la société sur ces conditions. Les déterminants
sociaux de la santé influencent beaucoup à la fois la qualité de vie dont la santé et la
probabilité de mener une grande partie de sa vie sans handicap. Les soins tentent de réparer
les dommages causés par un état de santé prématurément déficient mais les facteurs sociaux,
culturels, environnementaux, économiques et autres sont les causes majeures du taux de
progression des maladies et notamment de l’ampleur des inégalités sociales.
Historiquement, le rôle premier des médecins et des autres professionnels de santé a été
de traiter les malades – un rôle vital et très apprécié dans toutes les sociétés. Dans une
moindre mesure, les professionnels de santé se sont penchés sur les expositions indivi-
duelles aux agents pathogènes – le tabac, l’obésité et l’alcool dans les maladies chroni-
ques, par exemple. Ces aspects habituels d’un mode de vie peuvent être considérés comme
des causes « secondaires » de maladie.
Le travail sur les déterminants sociaux dépasse largement les causes secondaires et consiste
à étudier les « causes des causes ». Le tabac, l’obésité, l’alcool, un mode de vie sédentaire
sont pathogènes. Une approche des déterminants sociaux de la santé s’attaque aux causes
de ces causes et se penche en particulier sur la manière dont celles-ci parti-cipent aux
inégalités sociales en matière de santé. Cette approche se concentre non seule-ment sur les
comportements individuels mais tente de déterminer les circonstances so-ciales et
économiques à l’origine d’un état de santé prématurément déficient, tout au long d’une vie:
Le développement précoce de l’enfant, l’éducation, le travail et les conditions de vie ainsi
que les causes structurelles donnant naissance à ces conditions d’existence et de travail.
Dans de nombreuses sociétés, des comportements défavorables à la santé sont fonction de
l’échelle sociale : plus les gens sont dans le bas de cette échelle socio-économique, plus ils
fument, plus ils s’alimentent mal et moins ils ont d’activité physique. Une cause essentielle
mais pas unique de la répartition sociale de ces causes est le niveau d’éducation. D’autres
exemples spécifiques de traitement des causes de ces causes: le prix et la disponibilité qui
sont les éléments clés de la consommation d’alcool; la taxation, l’étiquetage, l’interdiction
de la publicité et l’interdiction de fumer dans les lieux publics qui s’est avérée avoir un
impact efficace sur la consommation de tabac. La voix de la profession médicale a été très
importante dans ces exemples de prise en charge des causes de ces causes.
Determinants Sociaux de la Santé
D-2011-04-2015 Moscou
Il y a mondialement un mouvement croissant cherchant à traiter ces grandes inégalités en
matière de santé et d’espérance de vie en agissant au niveau des déterminants sociaux de la
santé. Ce mouvement a impliqué l’Organisation Mondiale de la Santé, plusieurs gouverne-
ments, les organisations de la société civile et les académies. Des solutions ont été recher-
chées et les connaissances ont été partagées. Les médecins devraient être des participants
bien informés dans ce débat. Beaucoup de choses peuvent se faire dans le cadre de l’exer-
cice médical qui peuvent être utiles directement et par un travail avec d’autres secteurs. La
profession médicale peut plaider en faveur d’une action sur ces conditions sociales qui ont
un impact important sur la santé.
L’AMM pourrait contribuer de manière significative à ces efforts mondiaux de prise en
considération des déterminants sociaux en aidant les médecins, d’autres professionnels de
santé et les Associations Médicales Nationales à comprendre ce que nous enseigne l’évi-
dence actuelle et ce qui fonctionne dans telle ou telle situation. Elle pourrait aider les mé-
decins à pratiquer un lobbying plus efficace au sein de leurs pays et au delà des frontières
et à veiller à ce que les connaissances et les compétences médicales soient partagées.
L’AMM devrait contribuer à recenser des exemples qui fonctionnent et aider à impliquer
les médecins et les autres professionnels de santé pour tenter des solutions innovantes. Elle
devrait coopérer avec les associations nationales pour éduquer et informer leurs membres
et mettre la pression sur les gouvernements afin qu’ils prennent les mesures requises pour
essayer de minimiser les causes fondamentales associées à un état de santé prématurément
déficient. En Grande Bretagne, par exemple, le gouvernement a publié un document de
référence sur la santé publique dont l’objectif principal est de réduire les inégalités en
matière de santé par une action sur les déterminants sociaux de la santé ; plusieurs in-
stances locales ont établi des plans d’action; il y a de bons exemples de pratique global qui
montrent que le travail plurisectoriel améliore la qualité de vie des individus et réduit donc
les inégalités en matière de santé. L’AMM devrait collecter des exemples de bonne prati-
que auprès de ses membres et promouvoir la poursuite du travail dans ce domaine.