Les médecins victimes de la covid-19 doivent être convenablement indemnisés

L’Association médicale mondiale (AMM) a appelé à indemniser convenablement les médecins victimes de la Covid-19.

En amont de la session spéciale de l’Assemblée générale des Nations unies consacrée à la pandémie, qui doit se tenir à partir de demain, le Dr David Barbe, Président de l’AMM, a déclaré que si, au cours des derniers mois, les médecins ont reçu des témoignages de soutien et des applaudissements, « ce dont les professionnels de santé ont désormais besoin, c’est de la reconnaissance que la Covid-19 est une maladie professionnelle. Ils doivent voir couverts leurs pertes de revenus, leurs frais de traitement et de réadaptation et les frais occasionnés par les soins apportés aux personnes qui étaient à leur charge s’ils sont décédés. Certains pays font mieux que d’autres à cet égard. Mais cette protection ne doit connaître aucune interruption. Les personnes touchées en ont besoin dès maintenant. »

Le Dr Barbe a déclaré qu’à l’Assemblée générale de l’AMM, qui s’est tenue récemment à distance, les représentants des médecins ont rendu hommage à leurs collègues morts de la Covid-19.

« Nous ne savons pas leur nombre exact, mais ils se comptent en milliers. Nous savons pertinemment que les médecins ont été parmi les premiers à tomber malade et à mourir. Le printemps dernier a été la pire période, beaucoup ont dû travailler sans protection personnelle, en soins intensifs, alors que les médecins généralistes ou spécialistes de la santé publique testaient la population. »

Il a rappelé que la plupart des pays avaient payé un lourd tribut à la pandémie. Des millions de gens sont morts, beaucoup ont été malades, nombre d’entre eux continuent de souffrir à l’heure actuelle et subissent des préjudices à long terme de la Covid-19. Heureusement, la plupart des personnes ont pu rester en sécurité, ont observé une hygiène stricte, une distanciation sociale, le port du masque et ont ventilé les lieux clos.

« Mais la situation était bien différente pour les médecins, les infirmières et le personnel de santé : ils ont été en contact étroit avec des patients, pour leur prodiguer des soins. Ils ont dû se mettre en danger. »

Le Dr Barbe a déclaré que la pandémie était loin d’être terminée et qu’elle continuait de faire des ravages dans le monde. Même avec des vaccins annoncés à l’horizon, elle durera encore plusieurs mois. Nous devrons en tirer de nombreuses leçons.

« Mais une chose est d’ores et déjà claire : les nations qui étaient préparées à une pandémie ont connu bien moins de problèmes et de victimes que celles qui n’étaient pas préparées. Certains ont pu penser qu’avoir un papier sur la préparation aux pandémies dans un tiroir serait suffisant. Les évènements leur ont prouvé le contraire. Chaque pays a besoin d’une stratégie complète, régulièrement mise à jour et pleinement financée. »

« Nous savons également avec certitude que ce n’est pas la première pandémie, et que ce ne sera pas la dernière. Nous devons mieux investir dans les soins de santé et la prévention et nous devons commencer dès maintenant. »