Le Président de l’AMM souligne les conséquences dévastatrices des conflits


Le Président de l’Association Médicale Mondiale, Sir Michael Marmot, a souligné  aujourd’hui les effets indirects sur la santé des conflits dans le monde.

Lors d’un discours dans le cadre d’une réunion commune de l’AMM et du  Comité International de la Croix Rouge à Genève, Sir Michael a déclaré qu’il fallait ajouter aux effets directs des conflits – morts, morbidité physique et mentale et invalidité – les considérables effets indirects dus à l’interruption de la vie sociale et des infrastructures. Parmi ces effets, figurent  la destruction des systèmes éducatifs et sanitaires, les pertes macroéconomiques et les pertes économiques des ménages, le relogement des populations, la destruction des réseaux sociaux et les conséquences environnementales.

Sir Michael a ajouté : « Je dirais que les effets indirects sont tout aussi étendus  et dévastateurs que les effets directs, voir pires encore. Les déterminants sociaux de la santé ne sont pas les seuls moteurs des conflits, les conséquences des conflits  le sont également car les conflits  alimentent les inégalités en matière de santé ».

Dans un discours intitulé »Les déterminants sociaux de la santé dans le contexte de l’insécurité », Sir Michael a lancé un appel à l’action afin de prévenir toutes les conséquences des conflits.

« Nous devons agir d’urgence afin de prévenir les conséquences sanitaires sur l’ensemble de la population, le problème des réfugiés en résultant, l’insécurité aux frontières et la violation des droits humains.

« Nous devons agir afin de prévenir la violence sexuelle aveugle  à laquelle sont confrontées les femmes, la mortalité et la morbidité élevées parmi les enfants, le grand nombre  d’emplois perdus par les adultes et l’écroulement des systèmes de soins. La terrible pauvreté et l’oppression consécutives aux conflits sont injustifiables. »

Sir Michael a dit que les principaux pays d’où sont issus les réfugiés sont la Syrie, l’Afghanistan, la Somalie, le Sud Soudan et le Congo, toutes des zones de gros conflits. Cette migration de masse va se poursuivre à moins que et tant que les réfugiés se contentent de demeurer dans leur pays de naissance où ils y voient des opportunités de mener leur vie dans une  sécurité et une paix relatives.

Il a affirmé que c’est là une raison majeure de s’attaquer aux déterminants sociaux de la santé dans le monde et de créer des conditions permettant aux populations de  maîtriser leur vie.