L’AMM soutient l’opposition au projet médical du gouvernement coréen


L’Association Médicale Mondiale condamne le projet  du gouvernement de la Corée du Sud visant  à autoriser les médecins pratiquant la médecine traditionnelle orientale à utiliser des équipements médicaux modernes. Elle juge ce projet coûteux et dangereux pour la sécurité des patients.

L’AMM s’est exprimée suite aux propositions du gouvernement de la Corée du Sud visant à appliquer une série de mesures recommandées par des organisations commerciales et destinées à revitaliser l’économie et à créer davantage d’emplois. Selon ce projet, les médecins seulement diplômés en médecine traditionnelle orientale auraient la possibilité d’utiliser des appareils de diagnostic modernes,  les assurances couvriraient ces pratiques et les chiropracteurs et tatoueurs auraient une reconnaissance légale.

Ces propositions ont été vivement condamnées par l’Association Médicale Coréenne au motif qu’elles saperaient l’ensemble du système médical du pays, sèmeraient la confusion et provoqueraient des conflits en matière de pratique médicale en Corée. L’Association a mis en avant le fait que la médecine moderne et la médecine traditionnelle étaient deux disciplines bien distinctes en Corée, basées sur des principes différents et sur une formation différente.

L’AMM apporte son soutien à l’Association Médicale Coréenne.  Dans un courrier adressé au Dr. Choo Moojin, Président de la KMA, le Président de l’AMM Dr. Xavier Deau écrit :  « Le haut niveau de qualité, de sécurité et d’efficacité des soins dont bénéficie aujourd’hui la Corée est remis en cause avec ces propositions – motivées bien plus par des raisons commerciales que scientifiques et médicales. »

Il ajoute : « De toute évidence, ce projet gouvernemental n’est rien d’autre qu’une tentative de dévaloriser le système de santé et de réduire les soins de qualité dont profitent aujourd’hui les coréens. Ces modifications non seulement vont donner un caractère commercial aux soins de santé mais les dévaluer et à long terme, coûter de l’argent aux coréens et au gouvernement. En effet, une telle baisse des normes sans réflexion sur le long terme,  au nom du commerce ou de la concurrence, nuira aux services de santé et s’accompagnera d’une morbidité et mortalité plus importantes ».

Dr. Mukesh Haikerwal, Président de l’AMM, a déclaré que le projet provoquerait une augmentation massive de l’utilisation des technologies coûteuses et que  la plupart serait mal exploitée. Il a lancé un avertissement : « Certaines de ces technologies sont potentiellement dangereuses dans leur application et des blessures, souffrances et dommages sont à craindre. »