L’AMM exprime son indignation face aux peines de prison prononcées contre des médecins turcs
L’Association médicale mondiale (AMM) a exprimé son indignation à l’annonce des peines de prison prononcées à l’encontre de plusieurs médecins turcs de premier plan.
Le Dr Sebnem Korur Fincanci, Président de la Fondation pour les droits humains de Turquie et ancien membre de la chambre d’Istanbul du Comité honoraire de médecine a été condamné cette semaine à une peine de deux ans et six mois d’emprisonnement. La semaine dernière déjà, le Dr Ozdemir Aktan, ancien Président de l’Association médicale turque, avait été condamné à une peine d’un an et trois mois d’emprisonnement, tandis qu’un tribunal stambouliote a confirmé la peine de deux ans et trois mois d’emprisonnement prononcée à l’encontre du Dr Gençay Gürsoy, ancien Président de l’Association médicale turque et cofondateur de la Fondation pour les droits humains de Turquie.
La Présidente du Conseil de l’AMM, la Dre Ardis Hoven a déclaré : « Nous sommes scandalisés par ce qui se passe en Turquie. Ces médecins, ainsi que de nombreux autres médecins et professionnels de santé, sont sanctionnés pour avoir apporté leur soutien à une pétition appelant le gouvernement turc à cesser les violences contre les civils. En violant le droit à la libre expression, les autorités turques montrent une nouvelle fois qu’elles n’ont cure des droits humains les plus fondamentaux. L’AMM a appelé à de nombreuses reprises le gouvernement turc à mettre fin au harcèlement qu’il fait subir aux médecins et aux universitaires turcs depuis la tentative de coup d’État de 2016 ».
Le Dr Gürsoy n’a pu assister à l’audience pour des raisons médicales. Il va faire appel de sa condamnation.
La Dre Hoven a appelé à l’abandon inconditionnel des charges qui pèsent contre ces médecins et contre tous ceux qui attendent aujourd’hui leur procès. D’anciens membres de la direction de l’Association médicale turque, tels que le Dr Feride Aksu Tanik, qui en était le Secrétaire général et conseiller officiel de l’AMM sont sous le coup d’un procès ou de sanctions pour soutien au terrorisme. Nombre d’entre eux ont perdu leur emploi, leurs passeports ont été annulés et il leur est désormais interdit de travailler dans des organismes publics.