La présidente de l’AMM dénonce les violences dont sont victimes les médecins et personnels de santé
Le Dr. Ardis Hoven, présidente de l’Association Médicale Mondiale, lance un cri d’alarme : les faits de violence à l’encontre de médecins et, d’une façon générale, le manque de respect envers les institutions médicales et de santé sont en augmentation constante, aussi bien dans la société civile qu’en zones de conflit.
Dans le cadre de la 70e session de l’Assemblée Mondiale de la Santé, le Dr. Hoven a déclaré, aujourd’hui, à Genève, à l’occasion d’une séance spéciale consacrée au projet « Les soins de santé en danger » : « le seuil de déclenchement de la violence recule non seulement dans les zones de conflit comme en Syrie ou en Turquie, mais aussi dans l’ordinaire de la société civile. Les agressions en milieu médical sont monnaie courante partout en Chine et en Inde, voire en Europe et en Amérique, où les patients et leurs familles recourent à la violence verbale ou physique pour régler leurs problèmes. »
Organisé par les gouvernements de la Suisse et du Canada, cet événement marquait le premier anniversaire de l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité qui condamne vigoureusement les agressions commises contre les personnels de santé dans des zones de conflit. La résolution exige qu’il soit mis fin à l’impunité des responsables de ces actes et exige de toutes les parties à un conflit armé qu’elles respectent pleinement les obligations que leur impose le droit international,
Selon le Dr. Hoven, il convient de traiter plus résolument cette montée de la violence dans notre société civile. Une protection renforcée s’impose. Les installations doivent être protégées contre l’introduction d’armes, à commencer par les armes à feu et les armes blanches. Aucune arme ne doit être présente dans un hôpital ou une clinique. De plus, en temps de guerre, le personnel et les établissements de santé sont eux-mêmes transformés en armes de guerre. Il faut faire cesser cet état de choses.
« Il est impératif de faire bénéficier les médecins et autres professionnels de santé d’une protection juridique renforcée, semblable à celle que de nombreux pays accordent à leurs forces de l’ordre. Quiconque agresse une infirmière, un médecin ou tout autre travailleur de la santé, que l’agression soit physique ou verbale, doit savoir que la sanction sera sévère.
Il faut dire enfin que l’abaissement constant du seuil du recours à la violence dans le civil est en corrélation directe avec les déterminants sociaux de la santé. Nous devons donc les avoir constamment présents à l’esprit. Nous devons analyser en profondeur les raisons de cette tendance à recourir de plus en plus à la violence. »