Assemblée Générale de l’AMM
Des délégués de plus de 45 Associations Médicales Nationales ont participé à l’Assemblée Générale annuelle de l’AMM à Fortaleza au Brésil du 16 au 19 octobre. Parmi les sujets discutés, figuraient les sujets suivants :
DECLARATION D’HELSINKI
L’Assemblée a adopté une révision de la Déclaration d’Helsinki (communiqué de presse publié le 19 octobre).
SOINS DE SANTE EN SYRIE
Une résolution d’urgence a été adoptée. Elle demande à toutes les parties impliquées dans le conflit syrien d’assurer la sécurité du personnel soignant et des patients ainsi que celle des centres médicaux et des transports médicaux. Les délégués ont fait part de leur inquiétude concernant les attaques des centres de soins en Syrie et la fuite du personnel soignant. Il a été signalé pendant l’Assemblée que plus d’un tiers des hôpitaux du pays avait été détruit et que 15.000 médecins avaient quitté le pays.
Dr. Margaret Mungherera, Présidente de l’AMM, a déclaré : « Toutes les parties dans ce conflit ont le devoir légal et moral de ne pas interférer avec les soins apportés aux combattants et civils blessés ou malades et de ne pas attaquer les services médicaux. Les médecins et autres personnels soignants sont neutres et doivent être considérés comme tels. On ne doit pas les empêcher de remplir leurs tâches. »
INTERDICTION DES ARMES CHIMIQUES
Il a été demandé une interdiction du développement, de la production, du stockage et de l’utilisation des armes chimiques. Les nations ont été instamment priées de plaider pour une destruction sûre de tous les stocks d’armes chimiques. L’Assemblée soutient les initiatives des Nations Unies pour identifier et poursuivre en justice toute personne responsable de l’utilisation d’armes chimiques. Un communiqué a été publié pour rappeler que l’utilisation des armes chimiques constituait un crime contre l’humanité, qu’il s’agisse d’une utilisation sur les civils ou les militaires. Les délégués ont aussi instamment prié les états utilisant des agents chimiques antiémeutes de bien réfléchir aux risques, de les minimiser et si possible de s’abstenir d’utiliser de telles armes.
MORATOIRE SUR LE RECOURS A LA PEINE DE MORT
L’Assemblée a donné son accord pour soutenir la résolution des Nations Unies demandant un moratoire sur l’utilisation de la peine de mort. Elle a indiqué qu’il est contraire à l’éthique pour les médecins de prendre part à la peine capitale. Dans une prise de position, l’Assemblée a clairement signifié que la Déclaration de Genève de l’AMM oblige les médecins au plus grand respect de la vie humaine tout en reconnaissant que l’opinion prévalente dans le pays de certains membres empêche ces derniers de s’opposer à la peine de mort de manière inconditionnelle.
CRIMINALISATION DE LA PRATIQUE MÉDICALE
Les tentatives gouvernementales de contrôle de la pratique médicale ainsi que le fait de criminaliser les décisions médicales ont été condamnées. Les délégués ont protesté contre les gouvernements qui ont essayé d’empêcher des procédures médicalement indiquées, d’ordonner des procédures médicales non indiquées et certaines prescriptions. De plus, des sanctions pénales ont été infligées aux médecins pour divers types de pratique médicale dont les erreurs médicales malgré l’existence de mesures adéquates non pénales.
Les Associations Médicales Nationales ont été priées de s’opposer aux intrusions des gouvernements sur le plan de la pratique de la médecine. La résolution s’oppose à la pénalisation du jugement médical, des décisions médicales y compris celles qui s’écartent des directives et des normes ainsi qu’à la pénalisation des soins médicaux apportés aux patients blessés dans des conflits civils.
Dr. Mukesh Haikerwal, Président du Conseil de l’AMM, a déclaré : « L’AMM estime que les médecins commettant des actes criminels ne s’inscrivant pas dans le cadre des soins doivent être passibles de sanctions tout comme les autres membres de la société. De graves abus en matière de pratique médicale doivent faire l’objet de sanctions, habituellement par des processus disciplinaires professionnelles.
« Criminaliser la prise de décision médicale dessert les patients et a des conséquences au niveau des soins de santé. «
SOUTIEN DE L’ASSOCIATION MÉDICALE BRÉSILIENNE
L’Assemblée a lancé un appel au gouvernement brésilien pour qu’il collabore avec les médecins du pays sur l’enseignement de la médecine, la certification des médecins et la pratique de la médecine et qu’il respecte le rôle de l’Association Médicale Brésilienne. Elle a adopté une résolution condamnant toute politique et pratique allant à l’encontre des normes acceptées en matière d’accréditation des médecins et de soins médicaux. Elle prie instamment le gouvernement brésilien de respecter le Code international d’éthique médicale de l’AMM.
La résolution a été adoptée dans le contexte du programme brésilien « Mais Médicos » destiné à créer davantage de facultés de médecine, à prolonger la durée de la formation médicale, à obliger les étudiants en médecine de dernière année à travailler dans les services publics et à attirer des médecins étrangers pour travailler dans des régions reculées et défavorisées du pays.
De nouveaux documents politiques ont été adoptés :
- Droits des femmes aux soins de santé et la corrélation existante avec l’infection VIH touchant la mère et l’enfant
- investigations médico-légales sur les personnes disparues
- Droit à la réhabilitation pour les victimes de la torture
- Vaccination contre le papillomavirus humain
- Diagnostic et prise en charge de la maladie fongique
PRESIDENT ET PRESIDENT ELU
Dr. Margaret Mungherera, Présidente de l’Association Médicale d’Ouganda a été intronisée Présidente pour 2013/14 et Dr. Xavier Deau, Président de la Délégation européenne et internationale du Conseil de l’Ordre des médecins français a été élu à l’unanimité Président élu.
NOUVEAUX MEMBRES
Les candidatures de membres déposées par les Associations Médicales Nationales du Cameroun, d’Italie, du Monténégro et du Soudan ont été acceptées. Les AMN de l’AMM sont désormais au nombre de 106.