Il y a urgence : le monde manque de professionnels de santé


L’Association médicale mondiale (AMM) presse les gouvernements du monde entier de prendre des mesures pour pallier la pénurie mondiale de professionnels de santé en présentant des programmes concrets d’investissement dans du personnel soignant. Les besoins escomptés avoisinent les 18 millions de professionnels.

Réunie à Santiago du Chili cette semaine, l’AMM a convenu d’une proposition qui appelle les gouvernements à présenter des politiques et des engagements financiers à même de remédier à l’insuffisance de personnel de santé, qu’elle remettra à l’Assemblée générale des Nations unies lors de sa réunion de haut niveau en septembre prochain. En outre, l’AMM plaide pour que ces personnels soient assurés d’exercer dans un environnement de travail sûr et digne, à l’abri de la violence et de la contrainte.

La réunion qui se tiendra à New York en septembre sera la première réunion de haut niveau des Nations unies consacrée à la couverture santé universelle. Elle s’intitulera : « Couverture santé universelle : œuvrer ensemble pour un monde en meilleure santé ». Une réunion préparatoire multipartite se tiendra la semaine prochaine afin de trouver un consensus politique et ébaucher une déclaration fixant les engagements des gouvernements, qui sera finalisée lors de la réunion de septembre.

La proposition de l’AMM souligne qu’il est essentiel de pallier la pénurie de personnel de santé pour réaliser la couverture santé universelle.

« Aujourd’hui, 76 pays comptent moins d’un médecin pour un millier d’habitants et trois milliards de personnes n’ont pas accès à un professionnel de santé. Il est inacceptable qu’une personne atteinte d’un cancer en Sierra Leone ne puisse recevoir les soins dont elle a besoin parce qu’aucun oncologue n’exerce dans son pays ou qu’une femme doive souffrir à cause d’une fistule obstétrique faute de gynécologue. »

Le Président du Conseil de l’AMM, le Dr Frank Montgomery, a déclaré : « Comme le montre notre contribution à la réunion de haut niveau de l’Assemblée des Nations unies, nous appuyons ardemment l’initiative mondiale en faveur de la couverture santé universelle, c’est-à-dire des soins de santé accessibles à tous, autant que de besoin et sans obstacle financier. Nous n’y parviendrons pas tout de suite partout, mais nous devons garder cet objectif en ligne de mire.

En qualité de médecins, nous avons fait le serment de faire de nos patients notre priorité absolue et nous pensons que chaque personne doit avoir accès à des services de haute qualité sans crainte de difficultés financières.

Les soins de santé primaires constituent un pas vers des soins de santé universels et ils doivent être un point d’entrée dans le système de santé, sous l’égide d’un médecin. Les médecins s’engagent aux côtés des autres professionnels de santé pour contribuer à faire des soins de santé universels une réalité pour les patients. Ces soins de santé doivent être dispensés par une équipe soignante pluridisciplinaire. »