Rencontres européennes de l’Association médicale mondiale sur les dilemmes éthiques posés par la fin de vie
Les jeudi 16 et vendredi 17 novembre 2017, des médecins, des juristes, des experts des soins palliatifs et de l’éthique médicale, des théologiens et des philosophes venus de plus de trente pays se sont réunis à la Aula Vacchia del Sinodo du Vatican pour les rencontres de l’Association médicale mondiale (AMM) pour l’Europe sur les questions de la fin de vie.
Organisées sous l’égide de l’Association médicale mondiale, de l’Association médicale allemande et de l’Académie pontificale pour la vie, ces rencontres ont été l’occasion de débattre pendant deux jours des dilemmes posés par la fin de vie en Europe, en particulier des droits des patients, des limites des traitements, des soins palliatifs et de l’opinion publique sur ces sujets complexes.
Le premier jour, le Congrès a été ouvert par un message riche et intéressant du pape François, lu par le cardinal Turkson, préfet du dicastère pour la promotion du développement humain. Par ses mots, le pape François a fait montre d’une profonde réflexion sur la fragilité de la vie et la nécessité de la favoriser par des bonnes pratiques.
Ce discours d’ouverture a été suivi de ceux du Président de l’AMM, le Dr Yoshitake Yokokura, du Dr Frank Ulrich Montgomery, président de l’Association médicale allemande et du président de l’Académie pontificale pour la vie, Msgr Vincenzo Paglia. Le programme s’est ensuite poursuivi par la présentation de trois perspectives sur les questions de la fin de vie, par le Dr Montgomery, le Dr René Héman, président de l’Association médicale du Royaume des Pays-Bas et la Dre Yvonne Gilli, membre du Conseil d’administration de l’Association médicale suisse.
La session suivante était consacrée aux idées développées par différentes religions et théologies sur les questions de la fin de vie.
S’est ensuite tenue, pour clore la journée, une session portant sur les aspects légaux de l’euthanasie et du suicide médicalement assisté, présentés notamment par M. Volker Lipp, professeur de droit civil, de procédure civile, de droit de la médecine et de droit comparé à la Georg-August-Universität de Göttingen dont l’intervention a été suivie par un aperçu du Guide du Conseil de l’Europe sur le processus décisionnel relatif aux traitements médicaux dans les situations de fin de vie, proposé par la Dre Laurence Lwoff, qui dirige l’unité de bioéthique de la Direction des droits de l’homme du Conseil de l’Europe et d’une série de présentations, dont celle du Dr Leonid Eidelman, président de l’Association médicale israélienne, sur différents aspects de l’usage compassionnel et de l’objection de conscience.
Le deuxième jour des rencontres s’est ouvert sur un débat éthique autour de la question de l’existence d’un droit de la personne à décider de sa propre mort, après lequel la Dre Anne de la Tour, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, a fait part aux personnes présentes de son expérience des limites des traitements et des ultimes décisions sur la sédation.
Le point de vue des patients était représenté par le Dr Marco Greco, président du forum européen des patients, qui a donné une présentation de l’opinion publique sur des questions essentielles relatives à la fin de vie.
Ce dernier jour s’est terminé sur une table ronde en séance plénière, qui a rassemblé six intervenants, venus de Suisse, d’Italie, d’Allemagne et des Pays-Bas, qui représentaient une grande variété de points de vue.
Les discussions approfondies qui se sont succédé tout au long de ces deux jours de conférences visaient à contribuer au débat général sur les questions de la fin de vie récemment lancé par le Comité d’éthique médicale de l’AMM : celle-ci coorganise en effet une série de rencontres régionales sur chaque continent ou presque afin de cerner au mieux la dimension mondiale de ce débat. Les rencontres précédentes se sont tenues à Tokyo et à Rio de Janeiro. Les rencontres africaines de l’AMM sur ce sujet auront lieu début 2018 au Nigéria.