Les pays doivent composer avec leurs sociétés vieillissantes, déclare le nouveau président de l’AMM
Le nouveau président de l’Association médicale mondiale (AMM), le Dr Yoshitake Yokokura a souligné l’importance de la couverture santé universelle pour aider les sociétés à faire face au vieillissement de leur population.
Lors de son discours inaugural à l’Assemblée générale de l’AMM, qui se tient actuellement à Chicago, le président de l’Association médicale japonaise a déclaré que le monde entrait désormais dans une période de profond bouleversement : le vieillissement de la société.
« Le Japon représente l’archétype de ces sociétés ultra-vieillissantes, a-t-il indiqué, les enfants du baby-boom atteindront l’âge de 75 ans en 2025. La question des soins de santé se pose avec plus d’acuité à mesure que la société vieillit. C’est pourquoi je propose que nous nous attachions à réaliser la société de la longévité bien portante, dans laquelle les gens pourront continuer à participer activement à la vie, même à un âge avancé ».
Le Dr Yokokura, qui exercera le mandat de Président de l’AMM pendant l’année à venir, a insisté sur le fait que l’augmentation du nombre de personnes qui vieillissent en bonne santé au Japon résulte principalement de l’existence de la couverture santé universelle :
« Nous savons que la couverture santé universelle est la clé qui permettra de guider les sociétés vieillissantes, qui sont une nouveauté dans l’histoire humaine, vers un sentiment de sécurité ».
Il a souligné que la croissance rapide du Japon dans la période d’après-guerre avait été rendue possible par la couverture santé universelle.
« Je veux populariser le système de soins de santé et le savoir-faire japonais dans le monde entier, car ce sont eux qui ont permis d’accroître l’espérance de vie des Japonais jusqu’aux niveaux parmi les plus hauts du monde ».
Le Dr Yokokura, qui est le troisième médecin japonais à devenir Président de l’AMM, a affirmé que la mission des médecins était d’accompagner les patients tout au long du chemin de leur vie, de leur naissance à leur décès, en travaillant avec eux à rendre leur vie plus saine.
Le Dr Yokokura n’a pas manqué de convoquer ses souvenirs pour justifier sa conviction qu’à l’ère de l’intelligence artificielle et de la société de l’information, qui transforment rapidement l’environnement médical, il était essentiel de revenir à la base du soin médical, au serment des médecins s’engagent à « vouer [leur] vie au service de l’humanité », selon les termes employés dans la Déclaration de Genève de l’AMM.
« Les médecins doivent employer ces technologies perfectionnées dans leur pratique médicale quotidienne dans la mesure où il s’agit d’outils efficaces et sûrs », a-t-il rappelé.
Le Dr Yokokura, fils d’un médecin militaire, est devenu chirurgien. Il a raconté avoir passé son enfance dans un village où son père était le seul médecin, qui acceptait tout patient qui avait besoin de ses soins, et comment sa mère avait parfois vendu ses propres vêtements, ses kimonos, pour acheter des médicaments pour des patients indigents qui ne pouvaient pas s’acquitter de leurs frais médicaux.
« À mesure que je grandissais, c’est en observant mes parents que j’ai appris l’esprit du soin et que j’ai décidé, dans ma vie quotidienne, de m’efforcer, sans égard pour moi-même, d’aider les gens malades qui se présenteraient devant moi ».