Historique

L’histoire de l’AMM


Contexte et organisation préliminaire [1]

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les médecins de toutes les nations alliées se réunissaient de temps à autre dans les locaux de l’Association Médicale Britannique (British Medical Association) à Londres (BMA House) pour discuter des problèmes de la pratique médicale en temps de paix et pour comparer les conditions du service médical et de l’enseignement de la médecine dans leurs pays respectifs.

En novembre 1944, une réunion informelle de médecins de plusieurs pays se tint à la BMA House pour lancer le projet d’une organisation médicale internationale destinée à remplacer l’Association Professionnelle Internationale des Médecins [2] (APIM). Celle-ci, fondée en 1925, compta au maximum 23 pays membres et suspendit ses activités avec l’avènement de la Seconde Guerre mondiale [3].

Une conférence, l’International Medical Conference, fut alors organisée à Londres du 25 au 27 septembre 1946, par l’APIM et la British Medical Association. Les représentants médicaux de 21 pays européens et de 10 pays non européens y participèrent [4].

Vingt-neuf organisations médicales nationales représentées à la Conférence médicale internationale deviendront les associations fondatrices de l’Association:

  1. Australie (Federal Council of British Medical Association Branches)
  2. Autriche (Österreichischer Ärztekammertag)
  3. Belgique (Fédération Médicale Belge)
  4. Canada (Canadian Medical Association)
  5. Tchécoslovaquie (Czechoslovak Medical Association)
  6. Danemark (Den Almindelige Danske Lægeforening)
  7. Egypte (Royal Egyptian Medical Association)
  8. Irlande (Medical Association of Eire)
  9. Finlande (Finlands Läkarförbund)
  10. France (Confédération des Syndicats Médicaux Français)
  11. Grande-Bretagne (British Medical Association)
  12. Grèce (Athens Medical Association)
  13. Islande (Icelandic Medical Association)
  14. Irak (Iraq Medical Society)
  15. Luxembourg (Syndicat des Médecins du Grand-Duché de Luxembourg)
  16. Pays-Bas (Nederlandsche Maatschappij Tot Devordering der Geneeskunst)
  17. Nouvelle-Zélande (British Medical Association Branch)
  18. Norvège (Den Norske Lægeforening)
  19. Palestine (Palestine Arab Medical Association)
  20. Palestine (Palestine Jewish Medical Association)
  21. Perse (Iran) (Kanoon Pezeshgan Iran)
  22. Pologne (Naezelna Izba Lekarska)
  23. Portugal (Ordem dos Médicos)
  24. Afrique du Sud (Medical Association of South Africa)
  25. Espagne (General Council of Colleges of Spanish Doctors)
  26. Suède (Sveriges Läkarförbund)
  27. Suisse (Fédération des Médecins Suisses)
  28. Turquie (Turkish Ministry of Health)
  29. Etats-Unis d’Amérique (American Medical Association)

Il fut décidé lors de cette conférence que le nom de l’organisation serait « l’Association Médicale Mondiale » (AMM) et que ses activités seraient plus larges que celles de l’ancienne Association Professionnelle Internationale des Médecins, et la possibilité d’y adhérer, plus ouverte.

La Conférence a également nommé un Comité d’Organisation avec les mandats suivants :

  • procéder à l’organisation de l’Association
  • rédiger la constitution de l’AMM, y compris son règlement et ses statuts
  • définir le programme de travail de la première année
  • définir le programme et fixer la date de la première réunion annuelle de l’Association
  • produire un journal

Le projet de constitution devait être soumis à la première réunion annuelle pour examen et ratification ou amendement. Il fut décidé que l’Association ne naîtrait officiellement qu’après l’adoption de cette constitution.

Les membres du comité d’organisation étaient les suivants :

  • Dr. F. Decourt (France)
  • Dr. Pierre Glorieux (Belgique)
  • Dr. Dag Knutson (Suède)
  • Dr. O. Leuch (Suisse)
  • Dr. J. A. Pridham (Grande-Bretagne)
  • Dr. T. Clarence Routley (Canada)
  • Prof. I. Shawki Bey (Egypte)
  • Dr. Lorenzo Garcia Tornel (Espagne)
  • Dr. A. Zahor (Tchécoslovaquie)

Lors de la première réunion du Comité d’organisation, le 27 septembre 1946, le Dr T. Clarence Routley (Canada) fut nommé président du Comité et le Dr F. Decourt (France) vice-président. Le Dr. Paul Cibrie (France) et le Dr. Charles Hill (Grande-Bretagne) furent nommés co-secrétaires provisoires et le Dr. Otto Leuch (Suisse) trésorier.

Lors de la deuxième réunion du Comité d’organisation, qui s’est tenue à Paris le 15 novembre 1946, de nouveaux progrès ont été accomplis en ce qui concerne la constitution et les statuts. Les organisations des pays suivants avaient déjà adhéré à l’AMM : Belgique, Canada, Grande-Bretagne et Etats-Unis d’Amérique.

Le DR. Louis H. Bauer, membre de l’Association Médicale Américaine, fut ajouté lorsque cette association fit part de son intention d’accepter l’adhésion à l’AMM (avec le Dr. Elmer Henderson comme suppléant).

Le Comité adressa à 60 associations médicales nationales du monde entier une invitation à devenir membre de l’AMM, et l’acceptation des membres se poursuivit jusqu’à la première Assemblée générale en septembre 1947.

Lors de la troisième réunion du Comité d’organisation qui se tint à Londres en avril 1947, le projet de constitution et de statuts fut à nouveau discuté et consolidé en vue de son examen lors de la première réunion annuelle de l’Assemblée générale en septembre 1947.

Liste de membres lors de la réunion de Londres en avril 1947:

  • Autriche (Österreichischer Ärztekammertag)
  • Belgique (Fédération Médicale Belge)
  • Canada (Canadian Medical Association)
  • Danemark (Den Almindelige Danske Lægeforening)
  • Irlande (Medical Association of Eire)
  • France (Confédération des Syndicats Médicaux Français)
  • Grande-Bretagne (British Medical Association)
  • Hongrie (Orszagos Közégeszsegügyi Tanacs)
  • Pays-Bas (Nederlandsche Maatschappij Tot Devordering der Geneeskunst)
  • Norvège (Dan Norske Lægeforening)
  • Portugal (Ordem dos Médicos)
  • Suisse (Fédération des Médecins Suisses)
  • Etats-Unis d’Amérique (American Medical Association)

En vue de la formation de l’AMM, les membres de l’APIM ont décidé de dissoudre l’APIM en faveur de l’AMM, et de transférer ses documents et ses fonds résiduels à l’AMM. La dissolution a pris effet le 15 juin 1947.

Liste de membres à la date du 26 août 1947:

  1. Australie (Federal Council of British Medical Association Branches)
  2. Autriche (Österreichischer Ärztekammertag)
  3. Belgique (Fédération Médicale Belge)
  4. Bulgarie (Union des Médecins de Bulgarie)
  5. Canada (Canadian Medical Association)
  6. Chine (Chinese Medical Association)
  7. Tchécoslovaquie (Czechoslovak Medical Association)
  8. Danemark (Den Almindelige Danske Lægeforening)
  9. Irlande (Medical Association of Eire)
  10. France (Confédération des Syndicats Médicaux Français)
  11. Grande-Bretagne (British Medical Association)
  12. Hongrie (Orszagos Közégeszsegügyi Tanacs)
  13. Islande (Icelandic Medical Association)
  14. Inde (Indian Medical Association)
  15. Pays-Bas (Nederlandsche Maatschappij Tot Devordering der Geneeskunst)
  16. Norvège (Den Norske Lægeforening)
  17. Palestine (Palestine Arab Medical Association)
  18. Palestine (Palestine Jewish Medical Association)
  19. Pérou (Academia Nacional de Medicina del Peru)
  20. Philippines (Philippine Medical Association)
  21. Pologne (Naczolna Izbu Lokarska)
  22. Portugal (Ordem dos Médicos)
  23. Afrique du Sud (Medical Association of South Africa)
  24. Espagne (General Council of Colleges of Spanish Doctors)
  25. Suède (Sveriges Läkarförbund)
  26. Suisse (Fédération des Médecins Suisses)
  27. Turquie (Turkish Medical Association)
  28. Etats-Unis d’Amérique (American Medical Association)

La quatrième et dernière réunion du Comité d’organisation s’est tenue à Paris, le 16 septembre 1947, la veille de la première réunion annuelle de l’Assemblée générale (17-20 septembre 1947). Quatre-vingt-cinq personnes (58 délégués et 27 observateurs) venant de 43 pays ou territoires ont participé à cette réunion. La liste des participants est la suivante:

Note : la liste ci-dessous se lit comme suit : Pays (association médicale – Del : nombre de délégués ; Obs : nombre d’observateurs)

  1. Australie (Federal Council of British Medical Association Branches* – Del:1)
  2. Autriche (Österreichischer Ärztekammertag* – Del:1)
  3. Belgique (Fédération Médicale Belge* – Del:2; Obs:4)
  4. Brésil (Sindicato Médico Brazileiro – Del:1)
  5. Bulgarie (Union des Médecins de Bulgarie – Del:1)
  6. Canada (Canadian Medical Association* – Del:3; Obs:1)
  7. Chili (Asociación Médica de Chile – Del:1; Obs:1)
  8. Chine (Chinese Medical Association – Del:1)
  9. Colombie (Asociación Nacional de Medicina – Del:2)
  10. Costa Rica (Asociación Médica de Costa Rica – Del:1)
  11. Cuba (Féderación Médica de Cuba – Del:1)
  12. Tchécoslovaquie (Ustredni Jednota Ceskych Lekaru* – Del:2)
  13. Danemark (Den Almindelige Danske Lægeforening* – Del:2; Obs:2)
  14. Equateur (Círculo Médico Nacional Guayaquil – Del:1)
  15. Egypte (Royal Egyptian Medical Society* – Del:1)
  16. Irlande (Medical Association of Eire* – Del:1)
  17. France (Confédération des Syndicats Médicaux Français* – Del:2; Obs:3)
  18. Grande-Bretagne (British Medical Association* – Del:2; Obs:4)
  19. Grèce (Association Médicale Panhellénique* – Obs:2)
  20. Guatemala (Asociación Médica de Guatemala – Del:1)
  21. Honduras (Asociación Médica Hondureña – Del:1)
  22. Islande (Læknafelag Islands*- Del:2)
  23. Inde (Indian Medical Association – Del:2; Obs:1)
  24. Italie (Federazione Nazionale degli Ordini dei Medici Italiani** – Del:1)
  25. Luxembourg (Syndicat des Médecins du Grand-Duché de Luxembourg* – Del:1)
  26. Mexique (Academia Nacional de Medicina de Mexico – Del:1)
  27. Pays-Bas (Nederlandsche Maatschappij Tot Devordering der Geneeskunst* – Del:2)
  28. Nicaragua (Academia de Medicina de Nicaragua – Del:1)
  29. Norvège (Den Norske Lægeforening* – Del:2)
  30. Palestine (Palestine Arab Medical Association* – Del:1; Obs:1)
  31. Palestine (Palestine Jewish Medical Association* – Del:2; Obs:2)
  32. Panama (Asociación Médica Nacional – Del:1)
  33. Pérou (Asociación Médica Peruana – Del:1, Academia Nacional de Medicina del Peru – Del:1)
  34. Pologne (Naezelna Izba Lekarska* – Del:1)
  35. Portugal (Ordem dos Médicos* – Del:1)
  36. Afrique du Sud (Medical Association of South Africa* – Del:2)
  37. Espagne (General Council of Colleges of Spanish Doctors* – Del:1)
  38. Suède (Sveriges Läkarförbund* – Del:2)
  39. Suisse (Fédération des Médecins Suisses* – Del:1)
  40. Turquie (Turkish Medical Chamber* – Del:1; Obs:1)
  41. Uruguay (Federación de Sociedades Médicas Científicas del Uruguay – Del:1)
  42. Etats-Unis d’Amérique (American Medical Association* – Del:2; Obs:3)
  43. Venezuela (Federación Médica de Venezuela – Obs:2)

* Association fondatrice devenue membre de l’AMM. A l’exception de la Finlande, de l’Irak, de la Nouvelle-Zélande et de la Perse (Iran), toutes les organisations fondatrices étaient présentes. 15 personnes se sont excusées pour leur absence, 1 d’Australie, 1 d’Autriche, 2 de Chine, 1 d’Irlande, 7 de Hongrie (Syndicat Libre des Médecins Hongrois), 1 d’Inde et 1 de Nouvelle-Zélande (branche de la BMA en Nouvelle-Zélande).
** La Federazione Nazionale degli Ordini dei Medici Italiani a été admise lors de la 1ère Assemblée Générale.

Etaient présents les observateurs des six organisations internationales suivantes:

  • Organisation mondiale de la santé (OMS) – en cours de création
  • Organisation pour l’alimentation et l’agriculture
  • Association internationale des femmes médecins
  • Bureau international du travail
  • Union internationale des étudiants
  • UNESCO

Le rapport du Comité d’organisation 1946-1947 confirme que l’AMM s’est rapprochée d’autres organismes internationaux, tels que l’OMS et l’UNESCO. On y lit que l’OMS a exprimé son intérêt pour la fondation de l’AMM et qu’elle espère qu’« une relation de coopération et d’amitié pourra se développer entre l’AMM et l’OMS ». Le président du Comité, délégué à la Commission intérimaire de l’OMS, est convaincu que des relations cordiales s’établiront à l’avenir entre les deux organismes. En ce qui concerne la Division des sciences naturelles de l’UNESCO, le Comité estime que le contact sera utile à l’AMM dans ses activités générales, bien que la Division ne s’intéresse qu’aux organisations scientifiques et qu’elle ait exprimé sa volonté d’aider l’AMM en ce qui concerne les transferts financiers.

Le deuxième jour de l’Assemblée, le 18 septembre 1947, à 15h40 à Paris, la constitution et les statuts proposés ont été adoptés avec des modifications mineures.

L’Association Médicale Mondiale est donc née officiellement le 18 septembre 1947. Le Prof. Dr Eugène Marquis, France, a été élu premier Président de l’AMM pour 1947-1948. Et le Dr Jar. Stüchlik (Tchécoslovaquie) a été élu Président élu pour 1947-1948. L’invitation de la Tchécoslovaquie pour la deuxième réunion annuelle de l’Assemblée générale en 1948, qui se tiendra à Prague, est acceptée. Le Dr Otto Leuch, Suisse, est élu trésorier pour la période 1947-1950 et le Dr Charles Hill, Royaume-Uni, est élu secrétaire honoraire par intérim. Le premier Conseil, composé de 10 membres, est élu et l’Association Médicale Mondiale est lancée.

La constitution, telle qu’adoptée, prévoyait, entre autres, l’adhésion d’associations médicales nationales pleinement représentatives de la profession médicale dans leur pays ou territoire, mais une seule association membre par pays. L’Assemblée générale était investie du contrôle général des politiques et des affaires de l’association et devait se réunir chaque année dans un pays différent. L’organe exécutif, le Conseil, était chargé d’administrer les affaires de l’association et de faire un rapport annuel à l’Assemblée. À l’époque, le Conseil était composé de trois membres élus du bureau et de dix membres élus par l’Assemblée.

L’anglais, le français et l’espagnol furent déclarés langues officielles de l’association, et un bulletin ou journal devait être publié et reconnu comme l’organe officiel de communication de l’AMM.

Afin de faciliter le soutien financier de ses associations membres à une époque où les échanges monétaires étaient limités par de nombreux gouvernements nationaux, la Suisse et les États-Unis paraissaient les lieux les mieux appropriés pour y établir le siège du secrétariat de la nouvelle association. En 1948, le Conseil exécutif, connu sous le nom de Conseil, établit le Secrétariat de l’AMM à New York afin d’assurer une liaison étroite avec les Nations Unies et ses diverses agences. Le Dr Louis H. Bauer fut nommé Secrétaire général. Le Secrétariat de l’AMM resta à New York jusqu’en 1974, date à laquelle, pour des raisons financières et afin d’opérer à proximité des organisations internationales basées à Genève (OMS, OIT, CII, ISSA, etc.), il fut transféré dans ses locaux actuels à Ferney-Voltaire, en France.

En juillet 1964, l’AMM fut constituée en organisation éducative et scientifique à but non lucratif selon les lois de l’Etat de New York, Etats-Unis. Cette incorporation établit le statut juridique et financier de l’AMM aux Etats-Unis, avec des membres élus du Conseil pour servir de Conseil d’administration de l’Association. Elle permit également d’obtenir une reconnaissance du statut d’exonération fiscale pour les fonds donnés à l’AMM et pour les donateurs de contributions financières. L’acte constitutif de l’AMM fut adopté lors de la XIXème Assemblée médicale mondiale qui s’est tenue à Londres (Royaume-Uni) en 1965.

La réunion annuelle des délégués est devenue en 1962 l’ « Assemblée médicale mondiale » à la suite de la révision de la constitution et des statuts lors de la XVIème Assemblée générale.

Siège de l’AMM de la fondation à 1974 : NEW YORK, ETATS UNIS

De 1975 à ce jour : FERNEY-VOLTAIRE, FRANCE

L’AMM – une plateforme de création d’un consensus mondial sur l’éthique médicale

Après la seconde guerre mondiale et juste après sa création, l’AMM se préoccupa de la situation de l’éthique médicale en général dans le monde entier. L’AMM endossa la responsabilité d’établir des directives éthiques pour les médecins dans le monde. Elle remarqua qu’à l’époque, la coutume des écoles de médecine de faire prêter serment par ses élèves médecins une fois diplômés ou de leur attribuer une autorisation de pratiquer la médecine n’était plus respectée ou   devenue une simple formalité. L’AMM a lors jugé souhaitable que les médecins fraîchement diplômés  prêtent serment lors de la cérémonie de remise du diplôme afin de les sensibiliser aux fondements  éthiques de la médecine et afin de faire progresser  les normes  de conduite professionnelle.

L’AMM fut alors amenée à nommer un comité d’étude pour préparer une « Charte Médicale » qui pourrait être adoptée sous forme de serment ou de promesse par chaque médecin du monde au moment où il recevrait son diplôme. A cet effet, on demanda aux associations membres de soumettre le texte du serment ou de la promesse à prononcer  par les médecins de leur pays respectifs au moment de la remise du diplôme. Il fallut deux années d’étude approfondie des serments et promesses soumises par les associations membres pour ébaucher  une rédaction modernisée de l’ancien serment d’Hippocrate dont une copie fut envoyée pour examen à la IIe Assemblée Générale à Genève en 1948. Le serment médical fut adopté et l’Assemblée se mit d’accord pour le baptiser « Déclaration de Genève ». Les associations membres furent invitées à en recommander l’usage aux écoles et facultés de médecine de leurs pays.

Un rapport sur les « Crimes de guerre et la Médecine » réceptionné  lors de la IIème Assemblée Générale décida le Conseil à nommer un autre Comité d’Etude pour préparer un Code International d’Ethique Médicale. Le projet fut soumis à la session semestrielle du Conseil en 1949. Le Conseil considérait que ce Code serait incomplet s’il n’y figurait pas la « Déclaration de Genève ». Ce fut fait et le projet amendé fut transmis aux délégués à la IIIe Assemblée Générale qui en débattit en détails article par article. Après quelques changements mineurs apportés par l’Assemblée Générale, le Code International d’Ethique Médicale fut adopté.

Avec l’adoption de ces deux documents, l’AMM était prête à s’attaquer à d’autres problèmes éthiques auxquels était confrontée la profession médicale. De 1949 à 1952, des violations de l’éthique médicale et des crimes commis par des médecins en temps de guerre furent dénoncés à l’AMM. On attira l’attention de l’AMM sur la nécessité de mettre en place des mesures de protection contre l’expérimentation sur les êtres humains. A la même époque, l’AMM fut mise au courant des diverses activités menées par des organisations incompétentes dans le domaine de l’éthique et de la législation médicales. Ces informations amenèrent le Conseil à créer un Comité permanent d’Ethique Médicale  (1952).

Depuis sa création en 1952, le Comité Permanent d’Ethique Médicale a effectué un travail considérable, en réceptionnant, étudiant, discutant, acceptant ou refusant des douzaines de dossiers relatifs à l’éthique portés à son attention. Certains ont été adoptés en tant que Déclarations ou Prises de position de l’AMM et la plupart   ont été actualisées en fonction des évolutions rapides de la science médicale. Certaines sont actuellement en cours d’étude et nul doute que d’autres suivront en temps voulu après une mûre réflexion si de nouvelles situations   l’exigent.

Ces documents ont tous été diffusés dans le monde entier et mis en pratique.  Du fait de ce qu’elle a accompli dans le domaine de l’éthique médicale, l’AMM a gagné le droit de se désigner voix internationale de la médecine organisée. L’éthique médicale n’est pas pour autant une simple question de déclarations ou de codes. L’AMM doit rester attentive à toute violation des codes et prête à réagir rapidement face à de telles violations. Ainsi l’AMM a apporté et continue d’assister et d’agir pour le compte des médecins que l’on empêche d’exercer dans un contexte éthique.

[1] Cette partie a été révisée en mars 2024.

[2] Foreign doctors: a meeting at B.M.A. House. British Medical Journal, Dec. 2, 1944, p. 732

[3] Association Professionnelle Internationale des Médecins. Supplément au British Medical Journal, 4 Septembre 1937; https://www.jstor.org/stable/25367152

[4] World Medical Association. British Medical Journal, Oct. 5, 1946, vol. ii, pp. 496-503 and 506.