L’AMM demande instamment au gouvernement australien de ne plus essayer de faire taire les médecins


L’Association Médicale Mondiale a demandé au gouvernement australien de laisser les médecins parler de la santé des demandeurs d’asile retenus dans des centres de détention australiens.

Dans un courrier adressé au Premier Ministre australien Tony Abbott, le Président de l’AMM Dr Xavier Deau et la Présidente du Conseil Dr Ardis Hoven parlent de la récente loi australienne de protection des frontières qui impose le silence aux médecins s’occupant de la situation sanitaire des demandeurs d’asiles. La législation punit d’une peine de deux ans d’emprisonnement toute personne, médecin ou non, divulguant des informations obtenues dans le cadre de son travail en tant qu’employé d’un prestataire de services auprès du département d’état correspondant, à savoir celui de l’immigration et de la protection des frontières.

Dans leur courrier, les dirigeants de l’AMM tiennent les propos suivants : « Nous supposons que cela s’applique aux médecins qui exercent dans des centres de réfugiés et qui font état de leurs observations résultant de leur travail.

« Nous sommes là en présence d’un conflit flagrant avec les principes fondamentaux de l’éthique médicale. Les médecins doivent se faire entendre, si nécessaire publiquement, lorsque la situation sanitaire de leurs patients, qu’ils soient libres ou détenus, est inacceptable. Au vu des rapports reçus, nous devons en conclure que tel est le cas dans les centres de détention placés sous la responsabilité du gouvernement australien. Nous saluons et soutenons les confrères qui défendent leurs patients et s’expriment.

« Nous apportons notre soutien à la motion déposée lors de la Conférence nationale de l’Association Médicale Australienne pour que le gouvernement australien modifie la législation et applique une exemption pour toute divulgation allant dans l’intérêt du public. C’est le moins que l’on puisse attendre d’un état démocratique. »

Dr Deau à propos de cette lettre a ajouté : « En considérant que les médecins commettent un délit lorsqu’ils plaident pour une prise en charge sanitaire des demandeurs d’asile dans les camps de détention australiens le gouvernement australien essaie véritablement de museler les médecins.  Une telle méthode est inadmissible.