L’AMM demande la libération des professionnels de santé emprisonnés au Bahreïn


Dans un courrier adressé au roi du Bahreïn, l’Association Médicale Mondiale  fait part de son inquiétude au sujet des deux médecins et de l’infirmière emprisonnés par les autorités du Bahreïn.

Le Président de l’AMM, Dr. Xavier Deau, écrit ce qui suit : « Nous exprimons  notre plus vive inquiétude concernant le sort du chirurgien orthopédique en pédiatrie,  Dr. ‘Ali ’Issa Mansoor al-‘Ekri,  qui a été arrêté en mars 2011 à  l’hôpital Salmaniya et condamné à cinq  ans de prison par la Haute Cour pénale  de Manama en juin 2012. D’après Amnesty International, Dr. al-Ekri est incarcéré uniquement pour avoir pacifiquement exercé son droit à la liberté d’expression et de réunion et en tant que tel, il est un prisonnier d’opinion. Nous vous  demandons donc expressément de le relâcher immédiatement et sans condition.

« Nous aimerions revenir une nouvelle fois sur le cas de l’infirmière Ebrahim ‘Abdullah Ebrahim al-Dumestani et du Dr. Saeed Al-Samahiji, tous deux en détention et qui devraient être libérés respectivement en avril et juillet 2015. Amnesty International considère également qu’ils  sont tous les deux des prisonniers d’opinion. »

« Les peines de prison infligées au Dr. ‘Ali « Issa Mansoor al-Ekri et  au Dr. Ebrahim ‘Abdullah Ebrahim al-Dumestani ont été précédées par la détention et le procès de 20 professionnels de santé arrêtés au cours des manifestations de mars et avril 2011. Dr. Saeed Al-Samahiji a été arrêté le 1er juillet et condamné à un an de prison  pour « insulte au roi du Bahreïn ».

Dr. Deau ajoute dans sa lettre : « L’Association Médicale Mondiale est extrêmement inquiète de ces pratiques actuelles violant le droit fondamental à la liberté d’expression des professionnels de santé. Le droit à la liberté de conscience  et d’expression est inscrit dans les normes internationales sur les droits humains. Le Royaume du Bahreïn a ratifié le Pacte international sur les droits civils et politiques en septembre 2006, confirmant par là même  son engagement à respecter les dispositions du Pacte. Nous aimerions porter à votre attention en particulier l’article 19 (2) du Pacte qui stipule « Toute personne a droit à la liberté d’expression; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix ».

« Nous demandons expressément que les autorités du Bahreïn reconsidèrent les cas avec une attention particulière accordée à l’humanité et à  la justice, apparemment non prises en compte pour ces trois professionnels de santé, à la lumière des engagements pris et nous recommandons leur mise en liberté inconditionnelle et immédiate’.