L’Association médicale mondiale intensifie la formation sur la TB pour les médecins


Avec la réémergence de la tuberculose, une grave maladie de portée mondiale qui tue 4500 personnes par jour, l’Association Médicale Mondiale a enrichi  son programme de formation au diagnostic et au traitement de la maladie, conçu pour les médecins.

L’AMM a introduit de nouveaux supports pédagogiques interactifs pour aider les médecins dans leur travail quotidien de prise en charge de la TB et de la TB pharmaco-résistante. Elle contribue également à l’organisation d’un atelier en Chine.

Dr. Julia Seyer, Conseillère médicale auprès de l’AMM, a déclaré :

« Les méthodes d’enseignement ont changé et les médecins demandent de plus en plus des formations interactives via Internet. Avec la faculté de médecine du New Jersey et leur institut mondial sur la tuberculose ainsi qu’avec l’INMEDEA, une société créant des logiciels interactifs pour les professionnels de la médecine, nous avons conçu des supports pédagogiques interactifs, basés sur deux cas cliniques de TB.

« Il est inquiétant de constater que bon nombre de médecins n’apprennent plus à diagnostiquer et à traiter la tuberculose. Cette nouvelle technologie multimédia aidera donc les médecins en exercice à utiliser Internet pour résoudre des cas cliniques réels, en partant de l’examen physique jusqu’au plan de traitement, en passant par le diagnostic. Nous espérons que ces nouveaux supports viendront compléter les manuels de formation existants ».

Entretemps, l’AMM, conjointement au Conseil international des infirmières et à la Fédération Internationale des Hôpitaux, organise un atelier sur deux jours en Chine pour former le personnel soignant sur la nécessité d’améliorer les pratiques de contrôle de  la tuberculose dans les centres médicaux.

L’atelier se tiendra du 24 au 26 mai dans la ville de Hangzhou dans la province de Zhejiang. Il réunira des responsables hospitaliers, des infirmières, des médecins, du personnel de laboratoire et des travailleurs communautaires ainsi que des représentants de la Société Chinoise de tuberculose, de l’Association Médicale Chinoise et du Centre clinique de la TB en Chine.

Le cours étudiera le niveau de contrôle des infections dans les hôpitaux et les défis liés à la mise en place de contrôles. Il abordera aussi les obligations éthiques du personnel soignant en charge des patients atteints de TB, en soulignant que  même si cette prise en charge s’accompagne de  risques en termes de santé, ceux qui ont choisi cette profession ont implicitement accepté un certain niveau de risques comme par ex. le fait de traiter des patients atteints de TB.

Le cours traitera aussi d’autres obligations morales comme par ex. celles envers les familles des personnels soignants et le fait que l’on ne peut attendre de ces derniers qu’ils assument des risques évitables  par des mesures basiques de contrôle des infections.  Les gouvernements et les centres médicaux ont aussi le devoir de minimiser les risques en assurant des conditions de travail correctes, des fournitures, des équipements et une formation.

L’organisation de cette formation est également assurée par la Fédération Internationale de la Croix Rouge et du Croissant Rouge et par l’Association Médicale Chinoise, avec le soutien financier du partenariat Lilly sur la MDR-TB.

Dr. Seyer a déclaré :

« L’une des questions clés sera de définir où s’arrête le devoir des personnels soignants quand il s’agit de soigner des patients atteints de TB et que les mesures de contrôle des infections sont déficientes. »

« La Chine est le second pays dans le monde pour le nombre de cas de TB  et c’est aussi l’un des pays où la TB pharmaco-résistante est la plus fréquente.  Le gouvernement chinois a fait de la lutte contre la TB l’une de ses priorités. Compte tenu de ce contexte, il faut d’urgence réduire la transmission de la TB dans les centres médicaux.

« Des études ont souligné le risque de transmission de la TB par les patients au personnel soignant et de patients à patients. Les hôpitaux n’ayant pas de mesures efficaces de contrôle des infections sont des environnements à risques pour l’émergence et la transmission de la tuberculose. Les professionnels de santé soignant les personnes infectées par la TB sont un groupe à haut risque et il est donc vital que nous les formions aux mesures de protection et de sécurité. »

L’atelier identifiera les bonnes pratiques et établira  des recommandations pour de nouvelles stratégies destinées à améliorer le lieu de travail. Les professionnels de santé qui y participeront seront dans toute la mesure du possible des responsables hospitaliers, des infirmières, des médecins et des personnes travaillant dans les laboratoires de ces hôpitaux.

Les   droits et obligations des centres médicaux  en matière de TB sont basés sur les directives de l’OMS sur l’éthique dans le cadre de la TB, publiées en 2009. Ces directives demandent aux pays d’instaurer des programmes pour un dépistage régulier de la TB parmi le personnel soignant et pour un signalement des cas enregistrés.