L’AMM condamne toutes les formes d’alimentation forcée
L’Association Médicale Mondiale a vigoureusement confirmé sa position sur l’alimentation forcée des grévistes de la faim qu’elle juge contraire à l’éthique et en aucun cas justifiable.
Lors de son Assemblée Générale annuelle à Sun City en Afrique du Sud, l’AMM a amendé son guide sur le suivi médical des grévistes de la faim destiné aux médecins afin d’expliciter clairement que l’alimentation forcée constitue une forme de traitement inhumain et dégradant.
Le nouveau guide dans la Déclaration de Malte révisée apporte une clarification sur la politique de l’AMM en précisant que le respect de l’autonomie du patient doit être pris en considération dans l’éventualité d’une intervention médicale qui pourrait ne pas être conforme aux meilleurs intérêts du patient. La décision finale d’intervenir doit tenir compte de la décision éclairée du gréviste de la faim et doit être placée sous la responsabilité du médecin et non sous celle d’une quelconque autorité non médicale.
Dr. Otmar Kloiber, Secrétaire Général de l’AMM, a déclaré:
- « le nouveau guide précise clairement que les médecins ne doivent jamais être utilisés pour stopper une grève de la faim au moyen d’actions telle que l’alimentation forcée. «
- » Il était nécessaire de préciser les choses car la Déclaration a donné lieu à des interprétations erronées qui laissaient penser que l’alimentation forcée était autorisée dans le meilleur intérêt du patient, même si ce dernier avait exprimé le contraire. Cette interprétation semblait contredire une autre politique de l’AMM, la Déclaration de Tokyo, qui stipule que les prisonniers en grève de la faim, ayant exprimé un refus éclairé de nourriture, ne doivent pas être artificiellement alimentés.
- « En clarifiant cette politique, les délégués à l’Assemblée de l’AMM, ont souligné que les médecins travaillant en milieu carcéral ou les forces armées avaient exactement les mêmes obligations éthiques envers leurs patients prisonniers qu’envers leurs patients autonomes.
- « Les grèves de la faim peuvent varier d’un pays ou d’une culture à l’autre et soulever des questions très complexes. Récemment, l’alimentation forcée a été de nouveau au cœur des débats. Dans ces conditions et pour aider les médecins à gérer ces problèmes, l’AMM a établi un document de fond et un glossaire annexés à la Déclaration et disponibles sur le site internet de l’AMM.