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L’Association Médicale Mondiale ⏐ S-2011-01-2011
Manuel des Politiques de l’AMM
PRISE DE POSITION DE L’AMM
SUR
LE FLEAU MONDIAL DES MALADIES CHRONIQUES
Adopté par la 62e
Assemblée générale de l’AMM, Montevideo, Uruguay, Octobre 2011
INTRODUCTION
Les maladies chroniques, y compris les maladies cardiovasculaires et circulatoires, le dia-
bète, le cancer et les maladies pulmonaires, sont la cause majeure de décès et d’invalidité
aussi bien dans les pays développés que ceux en voie de développement. Les maladies
chroniques ne remplacent pas les causes actuelles des maladies et des invalidités (maladies
infectieuses et traumatismes) mais s’ajoutent au fléau des maladies. Les pays en voie de
développement sont maintenant confrontés au triple fléau des maladies infectieuses, des
traumatismes et des maladies chroniques. Ce fléau s’aggravant, il pèse sur la capacité de
nombreux pays à assurer des services de santé adéquats. Il mine aussi les efforts des pays
pour accroître l’espérance de vie et favoriser la croissance économique.
Les tendances mondiales actuelles et anticipées provoqueront une augmentation des pro-
blèmes liés aux maladies chroniques. Elles incluent le vieillissement de la population, l’ur-
banisation, et la planification communautaire, des modes de vie de plus en plus séden-
taires, des changements climatiques et un coût en croissance rapide de la technologie mé-
dicale pour traiter les maladies chroniques. La prévalence de ces maladies est étroitement
liée à la croissance mondiale sociale et économique, à la mondialisation et au marketing
de masse pour des aliments et autres produits nocifs pour la santé. La prévalence et le coût
de prise en charge des maladies chroniques ne devraient aller qu’en augmentant dans les
années à venir.
SOLUTIONS POSSIBLES
La première des solutions consiste à prévenir ces maladies. Les politiques nationales qui
aideront les gens à adopter des modes de vie et des comportements sains rendront possible
toutes les solutions.
Davantage d’accès aux soins primaires combiné à des programmes bien conçus et réalistes
de contrôle des maladies peut grandement améliorer les soins de santé. Le partenariat des
ministres de la santé avec des institutions dans les pays développés pourrait permettre de
vaincre de nombreux obstacles dans les établissements les plus pauvres. Des exemples de
partenariat existent dans les campagnes du Malawi, du Rwanda et d’ Haïti. Dans ces cen-
tres où il n’y a pas d’oncologues, les soins sont assurés par des médecins et des infirmières.
Ces équipes se chargent de la chimiothérapie des patients atteints de diverses tumeurs non
incurables.
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Les systèmes de formation médicale devraient être socialement plus responsables. L’Or-
ganisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la responsabilité sociale des écoles de mé-
decine comme étant l’obligation d’axer leur enseignement, leurs recherches et leurs ser-
vices sur les problèmes de santé prioritaires de la communauté, la région ou la nation dont
ils sont les serviteurs. Les problèmes de santé prioritaires doivent être identifiés collective-
ment par les gouvernements, les organisations de soins, les professionnels de santé et le
public. Il est urgent d’adopter des standards et des normes d’accréditation prônant la res-
ponsabilité sociale. La formation des médecins et des autres professionnels de santé à la
délivrance de soins en cohérence avec les ressources du pays doit être à la base de toute
réflexion. Dirigés par des médecins de soins primaires, les équipes de médecins, les in-
firmières et les travailleurs communautaires fourniront des soins basés sur des critères de
qualité, d’équité, de pertinence et d’efficacité. [Voir la « Résolution de l’AMM sur la main
d’œuvre médicale »]
Renforcer les infrastructures sanitaires est essentiel pour prendre en charge le nombre
croissant d’individus atteints de maladies chroniques. Ces infrastructures doivent com-
porter la formation de l’équipe chargée des soins de santé primaires, une amélioration des
établissements, une surveillance des maladies chroniques, des campagnes de promotion de
la santé publique, l’assurance qualité et l’instauration de normes de soins nationales et
locales. Les ressources humaines constituent l’un des éléments essentiels d’une infrastruc-
ture sanitaire ; des professionnels de santé bien formés et motivés dirigés par des médecins
de soins primaires sont essentiels pour la réussite. L’aide internationale et les programmes
de développement doivent passer d’un « axe vertical » sur des maladies ou des objectifs
uniques à un développement d’infrastructures sanitaires pour les soins primaires, plus
durables et plus efficaces.
Note: En fonction du pays, différentes parties assumeront plus ou moins de responsabilités
pour appliquer ces changements.
Aux gouvernements mondiaux:
1.
1. encourager des stratégies globales d’immunisation
2. encourager des stratégies de lutte mondiales contre le tabac et l’alcool
3. promouvoir des modes de vie sains et instaurer des politiques en faveur de la pré-
vention et de comportements sains
4. allouer un pourcentage fixe du budget national au développement d’infrastructures
sanitaires et à la promotion de modes de vie sains.
5. promouvoir une politique commerciale qui protège la santé publique
6. promouvoir la recherche en matière de prévention et de traitement des maladies
chroniques
7. Développer des stratégies mondiales pour la prévention de l’obésité.
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Aux Associations Médicales Nationales:

1. travailler à créer des communautés promouvant des styles de vie sains et des
comportements axés sur la prévention et à sensibiliser davantage les médecins sur
de parfaits comportements de prévention des maladies;
2. proposer aux patients des stratégies d’arrêt du tabac, de contrôle du poids, des con-
seils sur l’abus de substances, une éducation et une assistance pour l’auto-prise en
charge et des conseils diététiques;
3. promouvoir une approche d’équipe pour la prise en charge des maladies chroni-
ques;
4. plaider en faveur d’une intégration de la prévention des maladies chroniques ainsi
que des stratégies de lutte dans les politiques gouvernementales
5. investir dans des formations de qualité pour augmenter le nombre des médecins de
soins primaires et les répartir équitablement dans les populations
6. fournir des ressources accessibles et de grande qualité pour la formation médicale
permanente.
7. encourager l’instauration de normes basées sur la preuve pour soigner les maladies
chroniques
8. établir, soutenir et renforcer les associations professionnelles pour les médecins de
soins primaires
9. promouvoir la formation médicale qui répond aux besoins sociétaux;
10. promouvoir un environnement soutenant la continuité des soins délivrés dans le
cadre des maladies chroniques dont l’éducation des patients et l’auto prise en
charge;
11. plaider en faveur de politiques et de réglementations visant à réduire les facteurs
favorisant les maladies chroniques, à savoir l’arrêt du tabac et le contrôle de la
tension artérielle;
12. soutenir de solides infrastructures sanitaires publiques; et
13. soutenir l’idée que les déterminants sociaux font partie de la prévention et des
soins.
Pour les écoles de médecine:

1. établir des cursus répondant aux besoins sociétaux, par ex. la responsabilité
sociale;
2. se concentrer sur la mise à disposition de formations aux soins primaires mettant
l’accent sur l’intégration et la continuité des spécialités en soins primaires dont la
médecine familiale;
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3. fournir des lieux d’éducation aux soins primaires axés et basés sur la communauté
afin que les étudiants acquièrent les bases sur les infrastructures sanitaires dédiées
aux maladies chroniques et à la continuité des soins;
4. créer des services de médecine familiale de même niveau académique dans les
universités; et
5. promouvoir le recours à des méthodologies de formation interdisciplinaires et
autres axées sur la collaboration dans le cadre des programmes de formation pri-
maire et continue;
6. inclure l’enseignement de la prévention des maladies chroniques dans le cursus
général.
Aux médecins:

1. travailler à mettre en place des communautés promouvant des styles de vie sains et
des comportements axés sur la prévention;
2. proposer aux patients des stratégies d’arrêt du tabac, de contrôle du poids, des
conseils sur l’abus de substances, une éducation et une assistance pour l’auto-prise
en charge et des conseils diététiques;
3. promouvoir une approche d’équipe pour la prise en charge des maladies chroni-
ques;
4. assurer la continuité des soins pour les patients ayant des maladies chroniques;
5. servir de modèle en matière de comportement préventif en se maintenant person-
nellement en bonne santé;
6. devenir les avocats de la communauté pour de positifs déterminants sociaux de la
santé et pour les meilleures méthodes de prévention;
7. travailler avec les parents et la communauté pour veiller à ce qu’ils disposent des
meilleurs conseils pour préserver la santé de leurs enfants.
8. Les médecins devraient coopérer avec les associations de patients pour concevoir
et assurer une éducation dédiée à la prévention.
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