D-1991-01-1992_OVF

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L’ASSOCIATION MEDICALE MONDIALE. INC ASOCIACION MEDICA MUNDIAL. INC
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THE WORLD MEDICAL ASSOCIATION. INC.
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WOMEDAS, Ferney.Voltaire
Septembre 1992 17.FFF
Original: anglais
DECLARATION DE MALTE L’ASSOCIATION MEDICALE MONDIALE
SUR
LES GREVJSTES DE LA FAJM
Adoptee par la 43e Assembles Medlcale Mondiale
Malte, Novembre 1991
et
revisee par la 44e Assembles Medlcale Mondiale
Marbella (Espagne), Novembre 1992
PREAMBULE
1. Le traitement des grevistes de la faim met Ie medecin en presence des valeurs
conflictuelles suivantes:
1.1 Tout etre humain a I’obligation morale de respecter Ie caractere sacre de la vie, et
cela va de soi pour Ie rnedecln en particulier qui met tout son savoir-faire a
sauver les vies humaines et qui sert son patient au mieux de ses interets
(8ienfaisance).
1.2 « est du devoir du rnedecln de respecter I’autonomie du patient. Aussi, avant de
pouvoir assister le patient de sa competence professionnelle. Ie rnedecin devra-
t-il avoir son consentement eclalre, amoins d’une urgence imprevue, auquel cas
if se devra d’agir dans ce qu’il presume etre Ie meilleur interet du patient.
2. La situation devient conflictuelle lorsque Ie greviste de la faim tombe dans Ie coma est
sur Ie point de mourir et qu’i1 a clairement donne I’ordre de ne pas proceder a la
reanimation. Or, si Ie rnedecin, par obligation morale, eprouve d’un cote la necessite de
proceder ala reanimation en depit du souhait exprlrne par Ie patient, iI se trouve d’un
autre cote vivement engage arespecter son autonornle.
2.1 Le fait de se prononcer en faveur d’une intervention pelt dans certains cas
porter atteinte aI’autonomie du patient.
2.2 Le fait de se prononcer en faveur d’une non-intervention peut entrainer Ie
rnedecin adevoir faire face aune mort tragique inevitable.
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3. II Y a une relation medeclrvrnalade chaque fois que Ie rneoecin est tenu, en vertu de
ses obligations vis-a.-vis du patient, d’exercer que ce solt sous la forme de conseil ou
de soins.
Cette relation existe meme lorsque Ie patient n’a pas ete a. merne de donner son .
accord en ce qui concerne Ie traitement ou I’intervention.
Le fait qu’un medecln prenne en charge un greviste de la faim etablit entre eux un
rapport de rnedecin a. patient. Ceci entraine pour Ie rnedecln toutes les consequences
et responsaomtes qui relevent de la relation medecin/malade, y compris Ie
consentement et Ie secret.
4. En derniere analyse, c’est Ie medecm traitant qui, sans l’intervention de tiers dont
I’interet primordial n’est pas Ie bien-etre du patient , doit decider de I’intervention ou de
la non-intervention. Toutefois, iI devra clairement informer Ie patient qu’il accepte ou
qu’ll n’accepte pas sa decision de refuser Ie traitement ou, en cas de coma,
I’alimentation artificielle, au risque alors de succomber. Si ce medecin ne peut accepter
la decision du patient de refuser toute assistance, Ie patient doit alors pouvoir
s’adresser a. un autre rnedecin.
DIRECTIVES POUR LE TRAITEMENT DES GREVISTES DE LA FAIM
Etant donne que les medecins considerent Ie principe sacre de la vie comme fondamental a.
I’exercice de leur profession, nous recommandons les directives suivantes aux medecins
traitant les grevistes de la faim.
1. DEFINITION
Un qreviste de la faim est celui qui, en pleine possession de ses capacites
mentales, fait connaitre sa decision d’entamer une greve de la faim, et qui,
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mentales, fait connaitre sa decision d’entamer une greve de la faim, et qui,
pendant un laps de temps considerable, refuse toute alimentation.
2. L1GNES DE CONDUITES ETHIQUES
2.1 Le rnedecin devra, dans la mesure du possible, posseder un dossier detaille du
patient.
2.2 Le medecin devra, des Ie debut de la greve soumettre son patient a. un
examen de sante approfondi.
2.3 Le rnedecin ou tout autre professionnel de sante ne devra exercer de pression
d’aucune sorte sur Ie greviste de la faim pour I’amener a. suspendre la greve.
Et la cessation de la greve ne saurait constituer pour Ie greviste une condition
pour recevoir un traitement ou des soins.
2.4 Le rnedecin devra informer Ie greviste de la faim des effets cliniques de la
greve et des dangers inherents a. son etat de sante, puisque seule une bonne
information peut aider Ie patient a. prendre une sage decision. II sera fait
appel, si necessalre. aux services d’un interprete.
2.5 Le greviste de la faim doit pouvoir, si tel est son souhait, consulter un autre
medecin. II doit egalement pouvoir, si tel est alors son choix, poursuivre son
traitement avec cet autre rnedecjn. Dans Ie cas du prisonnier engage dans
une greve de la faim, il suffira de consulter Ie rnedecln traitant de la prison et
de s’entendre avec lui pour rendre ce choix possible.
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2.6 Souvent, Ie grewiste de la faim accepte Ie traitement d’une infection ou encore
d’augmenter sa ration d’aliment liquide (voire rnerne des intraveineuses de
solution saline). Mais Ie fait de refuser ces interventions ne doit pas empecher
Ie rnedecm de proposer d’autres soins. Neanmoins, tout traitement doit
recevoir I’accord du patient.
3. CLAIR ENONCE D’INSTRUCTIONS
Le rnedecln devra journellement verifier la volonte du patient de continuer ou pas la
grEwe de la faim. II devra joumellement aussl s’assurer du traitement souhaite par Ie
patient dans Ie cas ou il viendrait aprendre une decision. Ces informations inscrites au
dossier personnel du medecin, devront rester confidentielles.
4. ALIMENTATION ARTIFICIELLE
Lorsqu’un greviste de la faim a perdu sa lucidlte et ne peut donc prendre une decision
raisonnee ou est tombe dans Ie coma, Ie medecin est libre de prendre la decision
concernant Ie traitement ulterieur qu’il consldere etre Ie meilleur pour Ie patient. I
tiendra toujours compte de la decision qu’i1 a prise lors de ses soins anterieurs au
greviste de la faim et du paragraphe 4 du prearnoule de la presente declaration.
5. COERCITION
Le greviste de la faim doit etre protege contre les actes de coercition et iI est possible
que cela demande qu’il soit rnls al’ecart des autres grevistes.
6. FAMILLE
II appartient au medecin d’informer la famille du patient de son engagement dans une
greve de la faim amoins que celui-ci ne s’y oppose tout particulierernent.
greve de la faim amoins que celui-ci ne s’y oppose tout particuuerernent.
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