S-2009-02-2009_OVF
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Manuel des Politiques de l’AMM
World Medical Association S-2009-02-2009
PRISE DE POSITION DE L’AMM
SUR
LA RECHERCHE SUR LES CELLULES SOUCHES EMBRYONNAIRES
Adoptée par la 60e
Assemblée générale de l’AMM, New Delhi, Inde, Octobre 2009
PREAMBULE
La recherche sur les cellules souches s’est développée au cours de ces dix dernières années
et fait partie aujourd’hui de ces domaines de la biotechnologie où la croissance est la plus
rapide.
Les cellules souches peuvent être prélevées sur un tissue formé (cellule souche adulte) ou
dans le sang ombilical et ces sources de prélèvement ne donnent lieu à aucun dilemme
éthique particulier.
On peut aussi obtenir des cellules souches de l’embryon en formation (cellules souches
embryonnaires). L’obtention et l’utilisation de ces cellules souches soulèvent des questions
éthiques spécifiques et sous certains aspects éthiques, s’avèrent problématiques.
Certains législateurs ont interdit l’obtention et l’utilisation de cellules souches
embryonnaires. D’autres ont autorisées l’usage d’embryons dits en excédent et issus de la
fécondation in vitro à des fins de recherche mais souvent la production d’embryons
uniquement à des buts de recherche est interdite. De nombreuses juridictions n’ont pas de
loi spécifique concernant le respect des cellules souches embryonnaires.
On considère généralement sur le plan éthique et juridique que les embryons humains
possèdent un statut éthique spécifique et spécial. Comme toutes les questions éthiques de
cette nature, celles-ci ont déclenché des débats au sein des spécialistes de l’éthique, des
philosophes, des cliniciens, des scientifiques, des travailleurs sanitaires, du public et des
législateurs.
La technologie de la reproduction assistée, notamment la fécondation in vitro, implique la
production d’embryons à l’extérieur du corps humain. Dans de nombreux cas, il y a plus
d’embryons produits que ceux réellement nécessaires pour parvenir à une ou plusieurs
grossesses réussies. Ceux non utilisés, les embryons dits en excédent peuvent être donnés
pour le traitement d’autres ou pour la recherche ou stockés pendant un certain temps puis
détruits.
Les différentes approches législatives concernant l’utilisation des embryons pour la
recherche peuvent se traduire au niveau de lois interdisant le financement public de telles
recherches.
Les cellules souches peuvent servir pour la recherche sur les maladies humaines et la
Recherche sur les Cellules Souches Embryonnaires
S-2009-02-2009 New Delhi
biologie de l’évolution. Il existe actuellement de nombreux programmes de recherche sur
l’utilisation des cellules souches pour traiter les maladies humaines. Même si les études
cliniques n’ont pas encore validé l’utilisation des cellules souches à des fins thérapeutiques,
le potentiel dans ce domaine a été reconnu par les membres de la communauté médicale et
scientifique.
Il est trop tôt pour estimer la réussite potentielle d’une quelconque thérapie spécifique et la
place des cellules souches parmi plusieurs types de traitement.
L’opinion du public concernant la recherche sur les cellules souches varie au moins autant
que celle des médecins et des scientifiques. De nombreux débats publics tournent autour
des inquiétudes que suscitent l’abus de la technologie et l’utilisation des embryons.
La réglementation conforme aux principes éthiques établis soulagera probablement de
nombreuses personnes dans le public, surtout si elle est associée à l’instauration d’une
politique scrupuleuse et crédible.
RECOMMANDATIONS
Dans toute la mesure du possible, la recherche devrait être menée sur des cellules souches
qui n’ont pas une origine embryonnaire. Toutefois, des circonstances se présenteront où
seules les cellules souches embryonnaires conviendront au modèle de recherche.
Toutes les recherches sur les cellules souches, quelle que soit leur origine, doivent être
menées en respectant les principes éthiques établis de la communauté dans laquelle ont lieu
les recherches. La réglementation et la législation doivent également correspondre à ces
principes afin d’éviter la confusion ou les conflits entre la loi et l’éthique.
Les principes éthiques devraient si possible découler d’accords internationaux. En
reconnaissant que divers groupes ont des opinions très différentes sur l’utilisation,
notamment, des cellules souches embryonnaires, ces principes devraient être conçus de
telle manière à permettre aux différentes juridictions de limiter leur niveau de recherche
autorisé en fonction des nécessités locales.
Toute recherche faisant appel à des embryons doit être conduite uniquement en présence
d’un consentement éclairé écrit des donneurs du matériel génétique ayant créé l’embryon.