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Handbook of WMA Policies
World Medical Association ½ S-1990-04-2006

DECLARATION DE L’AMM
SUR
LES ACCIDENTS DE LA ROUTE
Adoptée par la 42e
Assemblée Médicale Mondiale, Rancho Mirage, CA., Etats-Unis,
Octobre 1990
et révisée par la 57e
Assemblée générale de l’AMM, Pilanesberg, Afrique du Sud,
Octobre 2006
PRÉAMBULE
1. Les grands blessés et les morts que l’on dénombre dans les accidents de la route cons-
tituent un problème de santé publique avec des conséquences équivalentes à celle des
grandes pathologies telles que le cancer ou les maladies cardio-vasculaires. Dans le
monde, 1, 2 millions de personnes sont tuées chaque année sur les routes et 20 à 50
millions sont blessées. D’ici 2020, on s’attend à ce que les accidents de la route soient
le troisième élément majeur du fardeau des maladies et blessures.
2. Au-delà du prix personnel et social inestimable payé par les victimes d’accidents de la
route et leurs familles, les accidents de la route ont un énorme impact économique. Les
coûts économiques directs des traumatismes et infirmités consécutifs à ces acci-dents,
y compris les soins d’urgence et de rééducation, le coût des invalidités, les années de
vie corrigées du facteur invalidité (AVCI), et les autres coûts s’élèvent à 1% du PNB
dans les pays pauvres et 1,5-2% dans les pays riches. Une grosse partie de ce fardeau
est prise en charge par le secteur sanitaire.
3. Les accidents de la route continuent à augmenter dans de nombreux pays, notamment
dans les pays à faible et moyen revenu qui à eux seuls représentent 85% de tous les
décès attribuables à des accidents de la route. Les accidents de la route sont la
deuxième cause majeure de décès parmi les jeunes dans le monde entier.
4. La plupart des accidents de la route pourraient être évités par de meilleures mesures
de prévention. Lutter contre les accidents de la route nécessite une prise de respon-
sabilité partagée par de nombreuses institutions, groupes et individus, y compris les
gouvernements, les ONG, l’industrie, les groupes internationaux, nationaux et com-
munautaires, les professionnels de la santé publique, les concepteurs et la justice.
5. La vitesse est largement reconnue comme étant le danger le plus important en matière
de sécurité routière. Elle est potentiellement facteur d’accidents qui entraînent de
graves traumatismes. Une augmentation moyenne de la vitesse de 1 km/h correspond
à une augmentation de 3% du risque d’accident avec dommages corporels et de 5% de
traumatismes graves ou mortels.
6. Les efforts pour réduire les accidents de la route et les traumatismes doivent cepen-
S-1990-04-2006½ Pilanesberg
Accidents de la Route

dant s’accompagner d’une « approche systématique » qui identifie et traite les multiples
facteurs qui s’additionnent et accroissent le risque d’accidents et de traumatismes, y
compris les paramètres concernant les individus, les véhicules et la conception des
routes.
7. Il existe une interaction entre les facteurs humains, les véhicules et l’environnement
avant, pendant et après une collision. Une intervention à tous ces niveaux permettra de
réduire les accidents et les dommages corporels. Une intervention efficace requiert une
éducation du public ainsi que l’implication des professionnels dans le domaine de
l’engineering, de la justice et de la santé.
8. Intervenir en amont vise à prévenir les accidents et à réduire les facteurs de risque.
Exemples: empêcher les conducteurs de prendre la voiture lorsqu’ils sont fatigués
(surtout les chauffeurs de poids lourds), distraits (légiférer aussi sur l’utilisation des
téléphones portables) ou qu’ils sont sous l’effet de drogues ou d’alcool, instaurer le
couvre feu ou un permis de conduire par étapes pour les jeunes conducteurs. Les
mesures en amont incluent également l’instauration de normes de construction des
véhicules pour les rendre sûrs sur la route et ne puissent autoriser la conduite à des
vitesses excessives. D’autres mesures de prévention des accidents incluent la mise en
place de limitations de vitesse, l’installation de radars et l’optimisation du tracé des
routes.
9. A un deuxième niveau, l’intervention vise à prévenir ou à réduire les traumatismes liés
aux accidents. Une telle intervention comporte l’usage obligatoire de la ceinture de
sécurité et du siège enfant, le port du casque pour les cyclistes, la conception de véhi-
cules équipés de dispositifs de sécurité et de protection, la limitation de la vitesse, la
suppression d’objets lourds et rigides tels que les glissières en béton ou en métal, les
poteaux d’éclairage et les piliers sur le bord des routes.
10. Intervenir après un accident vise à tout faire pour sauver des vies et à apporter des
soins qui atténuent les traumatismes ce qui inclut une meilleure prise en charge médi-
cale avant arrivée à l’hôpital et des soins d’urgence pour les traumatisés ainsi que de la
rééducation.
RECOMMANDATIONS
1. L’AMM adopte les conclusions et les recommandations clés du rapport de l’OMS sur
la prévention des accidents de la route (2004) et demande leur application par ses AMN
membres et leurs gouvernements et corps concernés.
2. Les médecins doivent considérer les accidents de la route comme un problème de santé
publique et reconnaître leurs responsabilités dans la lutte contre ce problème mondial.
3. Les AMN et leurs membres médecins doivent persuader les gouvernements et les dé-
cideurs politiques de l’importance de cette question et contribuer à traduire les infor-
mations empiriques et scientifiques dans des politiques pragmatiques.
4. Les AMN et les médecins sont des acteurs clés en matière d’éducation publique et
doivent intégrer la sécurité routière dans leurs actions de promotion de la santé.
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5. Les médecins doivent s’impliquer dans la collecte et l’analyse des données sur les
accidents de la route et sur les dommages corporels qui s’en suivent, ainsi que dans la
surveillance des traumatismes.
6. Les médecins doivent contribuer à modifier l’attitude du public vis-à-vis des voyages
en voiture, y compris faire pression pour améliorer les transports publics, les pistes
cyclables et les trottoirs afin de dissuader les gens de prendre la voiture et afin de leur
faire adopter des options plus saines telles que la marche et le vélo.
7. Les médecins doivent travailler sur le facteur humain et les causes médicales des acci-
dents de la route, y compris entre autres la prise de médicaments ou certaines mala-
dies susceptibles de nuire à la capacité à conduire un véhicule, et explorer de nouvel-
les voies pour prévenir et réduire la gravité des traumatismes.
8. Les médecins doivent faire pression pour assurer la mise en place des mesures én-
oncées précédemment qui réduisent le risque et la gravité des accidents de voiture et
en évaluer l’impact.
9. Les AMN et leurs membres médecins doivent encourager la recherche et mettre au
pont des formations et des soins médicaux améliorés à tous les niveaux, y compris des
systèmes de communication et de transport efficaces pour localiser et évacuer les vic-
times, des systèmes de soins d’urgence pour assurer les premiers secours vitaux, des
soins spéciaux pour les traumatismes et des soins de rééducation. Elles doivent faire
pression pour que soient augmentées les ressources nécessaires à ces services.