L’Organisation mondiale de la santé doit recevoir des financements suffisants, alertent des représentants des médecins
Des porte-parole des médecins des quatre coins du monde ont adressé à tous les gouvernements un appel à assurer à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) un financement suffisant.
Dans une prise de position commune exceptionnelle, et à la veille de l’Assemblée mondiale de la santé qui se tiendra à Genève la semaine prochaine, des organisations de médecins d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe ont publié un avertissement solennel, selon lequel priver l’OMS de fonds en pleine pandémie n’était « ni bénéfique ni sûr ».
Les signataires de la prise de position affirment néanmoins que l’OMS a grand besoin d’une réforme structurelle « afin d’assurer que son indépendance soit à l’abri des offensives politiques ou idéologiques. »
Ils affirment ainsi : « Nous reconnaissons le travail de l’OMS et de ses dirigeants comme celui d’une agence technique, à même de fournir des orientations, une coordination et un soutien à la santé publique et nous attirons l’attention sur ses efforts pour assurer une couverture santé universelle à toutes et tous. Ces travaux sont d’autant plus essentiels que nous traversons une pandémie.
Nous appelons cependant, en particulier les gouvernements démocratiques, à rejeter les exploitations politiques abusives et les influences indues exercées par des gouvernements ou des tiers dans l’exécution du Règlement sanitaire international et dans les travaux techniques de l’OMS. Nous exhortons également l’OMS à résister à toute influence politique illégitime et à se concentrer sur sa mission sanitaire et scientifique. »
Ils concluent : « De tels abus de pouvoir requièrent une vigilance constante et le prompt rejet de toute tentative d’exclure des territoires spécifiques des travaux de l’agence sanitaire ou au contraire d’en faire des priorités. La santé de tous les êtres humains doit être constamment protégée de tels comportements. Une réforme structurelle de l’OMS est donc grandement nécessaire afin d’assurer que son indépendance soit à l’abri des offensives politiques ou idéologiques. »
Cet appel a été signé par les dirigeants de l’Association médicale mondiale, la Coalition des associations médicales africaines, la confédération des associations médicales d’Asie et d’Océanie, la CONFEMEL (Confédération des organisations médicales d’Amérique latine et des Caraïbes), l’Association sud-asiatique pour la coopération régionale et le Comité permanent des médecins européens (CPME).