L’AMM exhorte les médecins à refuser d’appliquer les conditions d’admissibilité des athlètes féminines de l’IAAF


L’Association médicale mondiale (AMM) appelle l’ensemble des médecins à travers le monde à ne pas prendre part à la mise en œuvre du nouveau règlement de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) portant sur l’admissibilité des athlètes féminines.

Le règlement de l’IAAF exige en effet des athlètes féminines présentant un trouble de la différenciation sexuelle (TDS) qu’elles réduisent par des moyens médicaux le taux de testostérone naturellement présent dans leur sang si elles souhaitent prendre part à certaines compétitions dans la catégorie féminine.

Le règlement relatif aux TDS a été adopté l’année dernière à la suite de l’affaire Caster Semenya, du nom de la championne du monde et championne olympique qui a dû subir un test de féminité pour confirmer son admissibilité au sein de la catégorie féminine.

La semaine prochaine, le tribunal arbitral du sport doit rendre sa décision au sujet du règlement de l’IAAF.

Réunie en Conseil à Santiago du Chili aujourd’hui, l’AMM a exigé le retrait immédiat de ce règlement au motif qu’il constitue une discrimination fondée sur la variation génétique d’athlètes féminines et qu’à ce titre il est contraire aux normes internationales d’éthique médicale et au droit international des droits humains.

Àl’instar de l’Association médicale sudafricaine, qui l’a saisie de cette question, l’AMM craint qu’un tel règlement contraigne les athlètes concernées à se soumettre à un traitement injustifié, non fondé sur une nécessité médicale, pour être autorisées à concourir et par suite suppose que des médecins prescrivent un tel traitement.

Il est communément admis qu’il est contraire à l’éthique de prescrire un traitement contre l’hyperandrogénisme si cet état de santé n’est pas reconnu comme pathologique.L’AMM appelle les médecins à s’opposer à ce règlement et à refuser de pratiquer un test ou d’administrer un traitement ou un médicament qui porte atteinte à l’éthique médicale et qui pourrait se révéler préjudiciable à l’athlète concernée, notammenten modifiant artificiellement la composition, la biochimie ou la testostérone endogène de son sang.

Le Président de l’AMM, le Dr Leonid Eidelman a déclaré : « Nous avons de sérieuses réserves quant à la validité éthique d’un tel règlement, qui est fondé sur la preuve ténue d’une seule étude, actuellement largement contestée par la communauté scientifique. Ce règlement va à l’encontre d’un certain nombre de prises de position éthiques emblématiques de l’AMM et à ce titre nous réclamons son retrait immédiat. »