Des organisations médicales internationales lancent un appel commun au président Erdogan


Cinq organisations médicales internationales ont adressé une lettre commune au président turc Erdoğan afin d’appeler à la libération immédiate des dirigeants de l’Association médicale turque (TMA).

Onze membres du conseil de la TMA ont été placés en détention avant-hier mardi suite à la publication d’une déclaration de l’Association selon laquelle la guerre posait un problème de santé publique.

Les cinq organisations, l’Association médicale mondiale, Physicians for Human Rights, le Comité permanent des médecins de la CEE, le Forum européen des associations de médecins et le Conseil international pour la réhabilitation des victimes de la torture ont déclaré être « absolument atterrées que l’appel à la paix de la TMA ait pu déclencher une telle réaction » et ont ajouté : « Nous dénonçons avec la plus grande vigueur les agressions toujours plus graves qui visent la TMA ».

La lettre est rédigée comme suit : « Nos organisations représentent ensemble des millions de médecins à travers le monde, qui partagent un engagement professionnel en faveur de l’éthique médicale, des droits humains et de la paix. Comme nos collègues turcs, les professionnels de la médecine que nous représentons ont le devoir de dénoncer la violence et d’alerter les gouvernements et tous les autres décideurs concernés des effets dramatiques de la guerre et des conflits armés sur la santé des populations, y compris à long terme.

L’Association médicale turque n’a fait qu’exprimer son opinion pour appeler au respect des droits humains et à la paix. Cela ne saurait être considéré comme une infraction pénale. En outre, le dépôt de plainte contre la TMA au motif de l’exercice pacifique de sa liberté d’expression constitue une violation manifeste des droits humains tels qu’ils sont décrits dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques que la Turquie a pourtant ratifié en 2003, consentant ainsi à ce que les dispositions qu’il contient lui soient opposables. »

Les cinq signataires de la lettre exhortent le président Erdoğan à mettre fin immédiatement aux actes de harcèlement et d’intimidation, y compris sur le plan judiciaire, qui visent l’Association médicale turque et à assurer en toutes circonstances le respect des droits humains et des libertés fondamentales, conformément aux normes internationales relatives aux droits humains et aux instruments internationaux ratifiés par la Turquie.